Epidémiosurveillance en santé animale

Premier cas européen de maladie à prion chez un renne en Norvège

D. Calavas (1), T. Baron (2)

(1) Anses, Laboratoire de Lyon, Unité Epidémiologie, Lyon, France
(2) Anses, Laboratoire de Lyon, Unité Maladies neuro-dégénératives, Laboratoire national de référence pour les encéphalopathies spongiformes transmissibles animales, Lyon, France

L’Institut vétérinaire norvégien (Norwegian Veterinary Institute - NVI) a rendu public le 4 avril 2016 la confirmation d’un cas de maladie à prion détecté chez un renne (Rangifer tarandus tarandus) faisant partie d’une population de rennes sauvages du sud de la Norvège

(Nordfjella) (http://www.vetinst.no/eng/Highlights/The-first-detection-of-Chronic-Was…). La femelle présentée comme malade (le seul signe décrit est un état corporel en dessous de la moyenne) a été testée dans le cadre du programme national de surveillance des maladies à prion chez les ongulés sauvages. L’atteinte de l’animal par une maladie à prion a été confirmée mi-mars par des tests biochimiques et immuno-histochimiques.
Il s’agit du premier cas de maladie à prion détecté en Europe chez un cervidé sauvage, c'est-à-dire un cas de dépérissement chronique des cervidés (chronic wasting disease – CWD). A noter qu’il y a en Europe un programme de surveillance des maladies à prion dans la faune sauvage depuis une dizaine d’années, qui n’a pas permis jusqu’alors de détecter de tels cas en raison du faible nombre d'animaux dépistés peu compatible avec l'identification de cas sporadiques, tels qu'identifiés en élevages de bovins.
Le CWD est une maladie à prion qui touche les cervidés sauvages et d’élevage en Amérique du Nord, caractérisée par des paramètres épidémiologiques de mieux en mieux connus, en particulier le caractère contagieux et le rôle de l’environnement dans la transmission entre animaux. Il sera nécessaire : i) d’une part de mettre en place tout un ensemble de tests biologiques (typage biochimique, bio-essai sur différents modèles murins, etc.) pour étudier la proximité « biologique» entre ce cas et le CWD tel que décrit et connu en Amérique du Nord, ii) d’autre part mener des études pour identifier les paramètres épidémiologiques de cette forme de CWD.