Epidémiosurveillance en santé animale

Analyse des visites du dispositif de surveillance des « Autres troubles » entre 2017 et 2023

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couverture omaa

RÉSUMÉ

Depuis le déploiement de l’Observatoire des Mortalités et des Affaiblissements de l’Abeille mellifère (OMAA) dans deux régions pilotes en 2017, le système de surveillance s’est étendu à neuf régions françaises et a enregistré plus de 4 500 déclarations téléphoniques. En moyenne, 35 % (n = 1 094) des troubles constatés entre 2017 et 2023 et orientés vers le dispositif de surveillance des « Autres troubles » ont conduit à la mise en œuvre d’une visite sur le rucher par des vétérinaires et des techniciens sanitaires apicoles (TSA). Les motifs de non-visite les plus fréquents étaient les résolutions téléphoniques (cas résolu soit par le vétérinaire réceptionnant la déclaration téléphonique, soit par l’apiculteur lui-même) et le fait qu’une visite soit impossible (apiculteur ayant par exemple déjà nettoyé ou déplacé ses colonies ou appel trop tardif par rapport à la date de constat du trouble). 

Près de deux tiers des visites (64 %, n = 696) concernaient des troubles constatés entre février et juin et 70 % des visites ont eu lieu dans les 15 jours suivant le constat du trouble. Afin de réduire le délai entre le constat du trouble et la visite et d’assurer une prise en charge optimale, les apiculteurs sont invités à déclarer à l’OMAA le plus tôt possible les anomalies observées dans leurs colonies. 

En ce qui concerne les bilans des visites (disponibles pour 1 089 visites), les conclusions présentées sont soit des diagnostics cliniques soit des suspicions cliniques. Une seule conclusion a été formulée dans 69 % des cas (n = 750) et une association de conclusions dans 31 % des cas (n = 339). La varroose était la conclusion la plus fréquemment observée (51 % des visites, n = 556) suivie des viroses (36 % des visites, n = 391, et en particulier le CBPV), des loques (13 % des visites, n = 139), de la famine (10 % des visites, n = 104), des problèmes zootechniques (7 % des visites, n = 75) et des intoxications (5 % des visites, n = 58). L’analyse des pics de conclusions en fonction des régions et des années permet de mettre en évidence certains phénomènes : épisodes marqués de varroose associés à de fortes mortalités hivernales, épisodes de famine etc. L’étude de ces phénomènes sur le long terme devrait permettre une meilleure compréhension des troubles de santé qui touchent les colonies d’abeilles.

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