Anémie infectieuse des équidés 2014 : deux nouveaux cas asymptomatiques dans le département du Gard
Sophie Jean-Baptiste (1), Jean-Jacques Guyot (1), Françoise Dalgaz (1), Delphine Gaudaire (2), Fabien Chevé (2), Aymeric Hans (2)
(1) Direction départementale de la protection des populations du Gard, Nîmes, France
(2) Anses, Laboratoire de pathologie équine de Dozulé, Unité de Virologie, Goustranville, France
L'anémie infectieuse des équidés (AIE) est une maladie virale, propre aux équidés, dont l'agent étiologique est le virus de l'anémie infectieuse des équidés appartenant à la famille des Retroviridae, genre Lentivirus. L'AIE est en France une maladie réputée contagieuse depuis 1992 et est devenue un danger sanitaire de catégorie 1 depuis le décret 2012-845 du 30 juin 2012. À ce titre, tous les équidés séropositifs doivent être euthanasiés.
L'AIE est transmissible par le sang, par l'intermédiaire d'insectes hématophages (taons ou stomoxes essentiellement) ou selon un mode iatrogène. Une fois infecté, l'équidé n'élimine jamais le virus et devient donc une source de contagion potentielle pour ses congénères.
Le 2 octobre 2014, un foyer d'AIE a été déclaré sur la commune de Montfaucon dans le département du Gard (30). Le cas index, un étalon de race Frison âgé de six ans, a été dépisté dans le cadre des contrôles réglementaires pour la reproduction. D'après les premiers éléments recueillis, cet étalon était présent depuis plus de cinq ans sur la commune de Montfaucon et n'aurait jamais présenté de signes cliniques évocateurs de la maladie. Les quatorze équidés présents sur le même site ont été soumis à un test de Coggins et ont présenté un résultat négatif (Figure 1). Ces données montrent qu'il n'y a donc eu aucune dissémination du virus au sein du foyer. À ce stade de l'enquête, 130 équidés, situés dans un rayon de 3 km autour du foyer primaire ont subi un test de Coggins. Un échantillon de sérum parmi les 130 prélèvements était positif pour l'AIE. Ce deuxième cas d'AIE concerne une jument âgée d'une vingtaine d'années appartenant à un centre équestre situé à 3 km environ du foyer primaire. Les dix-sept équidés, présents dans le même centre équestre que cette jument (euthanasiée le 5 novembre 2014) sont tous négatifs. À ce stade de l'enquête, aucun lien épidémiologique n'a été mis en évidence entre cet équidé et le cas index. Les arrêtés portant déclaration d'infection (APDI) posés pour les deux structures incriminées seront levés lorsque des résultats négatifs seront obtenus à partir de deux prises de sang, réalisées à 90 jours d'intervalle sur les effectifs restant. Les enquêtes épidémiologiques sont en cours afin de déterminer l'origine de l'infection et la dissémination potentielle du virus à partir de ces deux équidés. D'autre part, les prélèvements d'organes réalisés lors de l'euthanasie de ces deux équidés devraient permettre au LNR de caractériser le virus et ainsi contribuer à en déterminer l'origine.
Figure 1. Chevaux du foyer primaire déclaré dans le Gard (photo A. Hans)