Cas d’Influenza aviaire hautement pathogène H5N1 en Dordogne
Laure Bournez (1), Sophie Lebouquin-Leneveu (2), Eric Niqueux (2), Isabelle Guerry (3), Alexandre Fediaevsky (3)
(1) Anses, Unité de coordination et d'appui à la surveillance, Maisons-Alfort
(2) Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané, Ploufragan - LNR Influenza aviaire
(3) DGAl, Bureau de la santé animale, Paris
Le ministère de l’Agriculture a annoncé officiellement le 25 novembre 2015 la confirmation d’un foyer d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) H5N1 en Dordogne (voir le communiqué de presse).
Suite à une déclaration de mortalité de 22 oiseaux sur 32 dans une basse-cour comprenant des poules pondeuses et poulets de chair, des prélèvements ont conduit à l’obtention de résultats PCR positifs pour le type H5 le 20 novembre qui ont été confirmés de type IAHP H5N1 par le laboratoire national de référence (Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané) le 24 novembre. Les volailles restantes dans l’exploitation ont été abattues préventivement le 20 novembre. L’annonce de ce foyer s’est accompagnée d’une notification internationale.
Les derniers foyers d’infection par le virus H5N1 datent de février 2015 et ont été identifiés dans la faune sauvage en Bulgarie. Il s’agissait alors d’une souche asiatique. La souche détectée en Dordogne, dont la caractérisation sera mieux connue à l’issue d’une dizaine de jours, est proche de souches circulant avec une faible pathogénicité en Europe et pas de cette souche asiatique. Il est donc possible que cette souche ait acquis récemment un caractère hautement pathogène à l’occasion d’un franchissement de barrière d’espèce (par exemple des anatidés vers les gallinacés). Dans ce contexte, cette souche ne serait pas nécessairement zoonotique mais elle en a le potentiel et il convient d’être prudent, l’Anses sera saisie en urgence sur cette question, ainsi que sur l’origine possible et le potentiel de diffusion.
Le plan international d’intervention sanitaire d’urgence a été activé. Les mesures de protection et gestion pour contrôler la diffusion potentielle du virus à savoir une zone de protection de 3 km et une zone de surveillance de 10km sont mises en place conformément à la réglementation.
Une session extraordinaire du Comité national d’orientation des politiques sanitaire animales et végétales (CNOPSAV) se tiendra le 26 novembre 2015.
Le groupe de suivi de la Plateforme-ESA Pestes aviaires se réunit le 25 novembre 2015 pour analyser les implications en matière de surveillance et recommander les modalités de surveillance à mettre en place suite à la détection de ce cas.