Détection de la FCO sérotype 3 en Tunisie en novembre 2016
Veille sanitaire internationale (VSI) Plateforme ESA – France
Cirad, UMR ASTRE, Rabat, Maroc
Source : OIE, Centre National de Veille Zoosanitaire (CNVZ) – janvier 2017 ((link is external)lien)
La Fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 a été identifiée chez une brebis le 1er novembre 2016 (déclaration OIE du 29 décembre 2016) au sein d’un élevage mixte de 61 animaux (8 bovins, 8 caprins et 46 ovins) de Beni Khalled (gouvernorat de Nabeul) (Figure). L’animal présentait un abattement, une hyperthermie, des ulcères et des croûtes aux lèvres, un œdème de la face et de l’auge, un jetage et un amaigrissement important. Des mesures de contrôle ont été mises en place par les services vétérinaires locaux (isolement de l’animal malade, désinfection des locaux, pulvérisation d’insecticide – au sein de l’exploitation concernée et de deux exploitations avoisinantes – et traitement symptomatique de la brebis), mais il n’y a actuellement pas de vaccin disponible pour ce sérotype. L’exploitation se trouve au sein d’une zone humide et les conditions climatiques étaient favorables pour l’activité vectorielle (Culicoides) (source : OIE). Il est à noter que l’élevage concerné avait été vacciné contre la FCO sérotypes 1 et 4 en 2014 dans le cadre du programme national de vaccination (source : CNVZ).
Quatre sérotypes ont été identifiés en Tunisie : le sérotype 2 en 1999-2000, le sérotype 1 en 2006-2007, le sérotype 4 en 2008 et le sérotype 3 en 2016 (source : CNVZ).
Le BTV-3 n'a jamais été identifié en France métropolitaine, et il n'est pas connu en Europe ou dans le bassin méditerranéen depuis au moins 20 ans. Il s’agirait donc d’une nouvelle introduction, et des analyses phylogénétiques préliminaires indiquent une souche d’origine africaine. Une circulation du sérotype 3 a été détectée dans d'autres pays africains : au Zimbabwe (2002), en Afrique du Sud (1996) et au Nigéria (1982) (source : OIE Bluetongue LabNet –lien).
Figure : Foyer de BTV-3 déclaré le 28 décembre 2016 à Beni Khalled en Tunisie (source: OIE)
Il est nécessaire de de suivre l'évolution de la situation sanitaire vis à vis du BTV-3 et l'éventuelle propagation de ce sérotype lors des prochaines saisons d’activité vectorielle en Afrique du Nord : les sérotypes 1, 2 et 4 étaient également présents dans cette région avant de se propager, au début des années 2000, dans les pays du sud de l’Europe.