Etat des connaissances sur la COVID-19 et les animaux : Mise à jour au 24/03/2021
Version initiale : 20/04/2020. Dates des précédentes mises à jour : 26/05/2020, 09/06/2020, 24/06/2020, 07/07/2020, 21/07/2020, 28/07/2020, 09/09/2020, 28/09/2020, 13/11/2020, 31/11/2020, 05/01/2021
COVID-19 et animaux
- Le virus SARS-CoV-2 est un coronavirus qui était inconnu avant 2019, distinct de ceux connus pour circuler chez les animaux domestiques (Source : Scicom, 2020).
- La principale voie de transmission du COVID-19 est d’humain à humain (Source : OIE Q/R mise à jour le 22/01/2021, avis Anses du 09/03/2020, avis Anses du 16/10/2020). Les cas de contamination et/ou d’infection des animaux de compagnie sont sporadiques et isolés au regard de la circulation du virus chez l’Homme.
- Les animaux domestiques et sauvages ne jouent pas un rôle épidémiologique dans le maintien et la diffusion du SARS-CoV-2 (avis anses actualisé au 16/10/2020, CDC au 10/02/2021, FAQ OIE au 22/01/2021, Anses le 11/03/2020).
- Les animaux domestiques (de compagnie ou d’élevage) peuvent être considérés comme un cul-de-sac épidémiologique pour le SARS-CoV-2 dans l’état actuel des connaissances (Source : Scicom, 2020). Il n’existe à ce jour aucune preuve scientifique de transmission du SARS-CoV-2 d’un animal domestique à l’Homme (avis Anses du 16/10/2020).
- Il n'est à ce jour pas justifié de prendre des mesures à l'encontre des animaux de compagnie qui pourraient compromettre leur bien-être (Source : avis Anses du 16/10/2020, OIE le 22/01/2021).
- Concernant les élevages de la faune sauvage captive, des élevages de visons (Neovison vison) ont été détectés infectés au SARS-CoV-2 (positifs en RT-PCR et/ou sérologie) aux Pays-Bas fin avril 2020 puis au Danemark mi-juin, en Espagne début juillet, aux Etats-Unis et en Italie en août, en Suède en octobre, puis en Grèce, en France, en Pologne et en Lituanie en novembre, et au Canada en décembre. Par mesure de précaution et afin d’éviter toute mutation du virus SARS-CoV-2, les autorités néerlandaises, danoises, espagnoles et, françaises ont décidé d’abattre l’ensemble des visons des élevages infectés. Les autorités danoises ont mis en œuvre un abattage total du cheptel national. Les autorités américaines, canadiennes et suédoises ne mettent pas en place d’abattage des exploitations atteintes.
- Potentiel zoonotique : le vison est le seul animal identifié à ce jour de façon certaine comme pouvant à la fois être infecté par le virus SARS-CoV-2 et recontaminer l'Homme. De nombreux changements sur le variant « vison » ont été identifiés (35 substitutions et 4 délétions possibles sur la protéine Spike). Une co-circulation significative chez l’Homme et chez le vison a été observée dans une zone à forte densité d’élevages de visons (Nord-Jutland au Danemark). Le variant « Cluster 5 » est associé à une baisse de réponse immunitaire. Au 24/03/2021, il ne semble plus circuler (Source : Eurosurveillance le 04/02/2021, Oude Munnink et al. 2021; Hammer et al. 2021)
Pour la Plateforme ESA (par ordre alphabétique) : Jean-Philippe Amat (Anses), Sophie Carles (INRAE), Julien Cauchard (Anses), Céline Dupuy (Anses), Florence Etoré (Anses), Guillaume Gerbier (DGAl), Viviane Hénaux (Anses), Elissa Khamisse (Anses), Yves Lambert (DGAl), Renaud Lancelot (Cirad), Sophie Lepoder (Anses), Elodie Monchâtre-Leroy (Anses), Carlène Trevennec (INRAE)
Avec l’appui de Laura Gonzalez-Tapia pour la représentation de la Figure 1
Auteur correspondant : karen.trevennec@cirad.fr
Compte tenu de l’évolution du site internet WAHIS de l’OIE, les liens vers les notifications officielles ne sont pas encore tous transférés. L’historique des notifications jusqu’au 22/03/2021 peut être consulté sur le Portail Covid-19 de l’OIE (lien) et les notifications récentes peuvent être consultées sur le nouveau site WAHIS (lien).
Contexte
Le virus SARS-CoV-2 est un virus enveloppé à ARN de la famille des coronavirus (genre bêtacoronavirus). Il est responsable de la maladie COVID-19 chez l’Homme (OMS, 2020). Le virus a probablement une origine animale via une espèce de chauve-souris (genre Rhinolophus) avec ou sans intervention d’un hôte intermédiaire (avis Anses, OIE, Shi et al., 2020). L’origine exacte du virus n’est pas encore connue (Andersen, 2020). Ce virus est distinct des bêtacoronavirus connus pour circuler chez les animaux domestiques (absence de lien génétique direct et sous-genres différents) (Scicom, 2020, avis Anses). Les principaux coronavirus rencontrés chez les animaux domestiques sont inventoriés dans l’avis de l’Anses du 14/04/2020.
La voie principale de transmission du SARS-CoV-2 est interhumaine (Bernard Stoecklin et al. 2020 ; Guan et al. 2020, OIE). Toutefois, des interrogations ont émergé concernant le rôle potentiel que pourraient jouer les animaux domestiques dans la transmission du virus à l’Homme, depuis le premier signalement à l’OIE d’un chien positif en RT-PCR au SARS-CoV-2, mis en quarantaine par les autorités de Hong Kong le 26/02/2020 (notification OIE du 29/02/2020 et cf. encadré 1).
En réponse à une saisine en urgence de la Direction générale de l’alimentation sur le rôle potentiel des animaux domestiques (animaux de rente et de compagnie) dans la propagation du virus SARS-CoV-2, l’Anses a réuni un groupe d’experts ad hoc et publié un avis le 09/03/2020 sur cette question, qui a été complété le 14/04/2020 (avis Anses), puis actualisé le 16/10/2020 (lien). Le comité scientifique auprès de l’Afsca (agence sanitaire belge) a également rendu un avis le 22/03/2020 (Scicom, 2020) puis le 22/01/2021 (Scicom, 2021), tout comme un groupe d’experts néerlandais le 16/04/2020 (Source : courrier OIE).Une synthèse des données bibliographiques relatives à l’infection du SARS-CoV-2 de différentes espèces animales est disponible aux pages 18-19 du rapport de l’Anses actualisé le 16/10/2020.
Obligation de déclaration
Le SARS-CoV-2 est une maladie émergente, définie selon le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l'OIE comme "une nouvelle apparition chez un animal d'une maladie, d'une infection ou d'une infestation, ayant des répercussions significatives sur la santé animale ou humaine et résultant : 1. de la modification d'un agent pathogène connu ou de sa propagation à une nouvelle aire géographique ou à une nouvelle espèce, ou 2. d'un agent pathogène non identifié antérieurement ou d'une maladie diagnostiquée pour la première fois". Les États membres de l'OIE sont tenus de notifier la détection d'une maladie émergente conformément au Code sanitaire pour les animaux terrestres (lien).
En Europe, il est obligatoire depuis le 22/12/2020 pour les États membres de l’Union européenne de déclarer à la Commission européenne dans les trois jours suivant leur confirmation les cas d’infection par le SARS-CoV-2 sur des mustélidés (furets, putois, visons, martres, fouines, belettes, hermines, blaireaux, loutres, …) ou des chiens viverrins (Nyctereutes procyonoides), espèce sensible à l’infection expérimentale et également élevée pour sa fourrure. (Source : Journal Officiel 22/12/2020)
L’OIE tient à jour le décompte des cas d’infection du SARS-CoV-2 chez l’animal. Au 24/03/2021, vingt-sept pays avaient déclaré des cas ou des foyers de SARS-CoV-2 chez l’animal (Source :Portail COVID-19 OIE au 24/03/2021). Le point sur les connaissances actuelles sur la réceptivité et la sensibilité des animaux est illustré dans la Figure 1.
Rôle des animaux
Animaux de compagnie
Des résultats positifs par RT-PCR au SARS-CoV-2 ont été signalés suite à l’analyse d’écouvillons oraux ou nasaux d’animaux de compagnie en contact étroit avec leur propriétaire atteint de la COVID-19. Ce type de test permet de mettre en évidence la contamination des animaux mais ne peut confirmer ni leur infection, ni leur infectiosité. Cent vingt-sept animaux de compagnie ont été détectés, listés ci-dessous par ordre chronologique des continents touchés (Encadrés 1 à 4) :
- Asie : Hong Kong (dix chiens, huit chats), Japon (quatre chiens, deux chats) et Corée du Sud (un chat)
- Europe : Belgique (cinq chats), Allemagne (un chat), France (deux chats), Suisse (quatre chats), Royaume-Uni (un chat), Espagne (un chat, six furets de chasse au lapin découverts dans le cadre d’un projet de recherche), Russie (un chat), Lituanie (un chat), Estonie (un chat), Danemark (un chien en lien avec un élevage de vison positif), Italie (un chien et un chat), Bosnie-Herzégovine (un chien), Slovénie (un furet domestique)
- Amérique du Nord et Centrale : USA (33 chats et dix-neuf chiens, dont un chien et un chat infectés par le variant britannique) et Mexique (six chiens).
- Amérique du Sud : Chili (trois chats), Brésil (cinq chiens), Argentine (huit chiens et quatre chats)
Le dépistage des animaux de compagnie ayant été en contact avec des personnes confirmées positives au SARS-CoV-2 n’est pas systématique dans tous les pays, mais il est recommandé (Source : Commission Européenne 21/01/2021). Les autorités de Hong-Kong, du Japon, des Etats-Unis, de Lituanie et de Bosnie Herzégovine ont mis en place un protocole de surveillance renforcée des carnivores domestiques en contact avec des cas humains de COVID-19 demandant la réalisation de prélèvements sur ces animaux. Au Royaume-Uni, en France, en Suisse, au Brésil et au Chili, des prélèvements sont réalisés dans le cadre de projets de recherche (PetCovid-19 au Brésil, COVIDAC en France). La définition du cas confirmé dépend du pays dans lequel le test de dépistage est réalisé (RT-PCR ou sérologie). Il n’est ainsi pas pertinent de comparer les nombres de cas selon les pays.
Une étude sérologiques menée sur des animaux de compagnie (chats et chiens) dont les propriétaires ont été atteints par la COVID-19, a permis d’estimer le taux d’infection entre 21% et 53% (cohorte de 47 animaux )(Fritz et al. 2020).
Une étude des cas référés pour myocardite aigüe au Ralph Veterinary Referral Center au Royaume Unis a révélé que le variant britannique B.1.1.7 pouvait infecter des chiens et des chats, avec un tableau clinique atypique, caractérisé par l’absence de signes respiratoires primaires (Ferasin et al. 2021). Le variant britannique a été également confirmé officiellement pour la première fois chez un chien et un chat testés le 12/02/2021 aux Etats-Unis, dans l’Etat du Texas (Source : Promed le 16/03/2021)
En l’état actuel des données existantes, il n’y a pas de preuve que les animaux de compagnie jouent un rôle significatif dans la propagation du virus (Source : communiqué des autorités de Hong Kong au 26/03/2019, Thiry, 2020,ECDC le 25/01/2021, CDC le 10/02/2021). Le comité scientifique belge a également indiqué dans son avis en date du 22/03/2020 que les animaux domestiques (incluant les animaux de compagnie) peuvent être considérés comme un cul-de-sac épidémiologique pour le SARS-CoV-2 dans l’état actuel des connaissances (Source : Scicom, 2020). Les connaissances actuelles sur la réceptivité et la sensibilité des animaux de compagnie sont résumées dans l’encadré 7.
Animaux domestiques d’élevage
A ce jour le virus SARS-CoV-2 n’a pas été mis en évidence sur des animaux d’élevage domestiques en condition naturelle (hors vison). Toutefois, l’OIE a recommandé dans un rapport du 05/11/2020 de limiter les contacts entre les chauves-souris (genre Rhinolophus) et les animaux de rente, étant donné le rôle potentiel de cette espèce dans l’émergence du virus (Source : guide OIE au 05/11/2020). Dans ce rapport, l’OIE conclut également que le risque de transmission du SARS-CoV-2 de l’Homme à l’animal est faible chez les lapins (une seule étude) et négligeable pour les volailles, porcs et bovins (une seule étude) (Source : guide OIE au 16/11/2020). L’étude du tropisme du virus SARS-CoV-2 au niveau d’explants trachéaux et pulmonaires de bovins et d’ovins a montré une réplication efficace du virus (mais pas chez les porcins)(Di Teodoro et al. 2021). Les connaissances actuelles sur la réceptivité et la sensibilité des animaux domestique d’élevage sont indiquées dans l’encadré 7.
Animaux de la faune sauvage captive
- Vison
Les visons (Neovison vison, aussi appelé vison d’Amérique) sont des animaux d’élevage non domestiques (faune sauvage captive). Le vison appartient à la famille des mustélidés qui regroupe également le furet, la belette, le blaireau, la loutre ou la marte (55 espèces au total). Le vison est élevé pour sa fourrure dans des visonnières.
C’est un animal réceptif et sensible à l’infection par le SARS-CoV-2 (OIE 2021; Hammer et al. 2021; Oude Munnink et al. 2021). De multiples introductions du virsu dans les exploitations de visons ont été constatées dans onze pays d’Europe et d’Amérique :
Au 24/03/2021, 423 exploitations de visons ont été confirmées positives au SARS-CoV-2 par RT-PCR. Par ordre de détection des premiers cas : aux Pays-Bas (69 sites), au Danemark (290 sites), en Espagne (trois sites), aux Etats-Unis (dix-sept sites), en Suède (treize sites), en Italie (un site), en Grèce (vingt-deux sites), en France (un site), en Pologne (deux sites), en Lituanie (trois sites) et au Canada (deux sites) (Encadré 5).
Après introduction dans une exploitation de visons, le virus SARS-CoV-2 se propage facilement par voie aérienne. L’infection provoque des signes respiratoires et une hausse de la mortalité peut être observée. Une absence de signes cliniques peut être également constatée malgré une haute séroprévalence (pour plus de détail sur le site de l’université Wageningen). La propagation à d’autres exploitations est possible via le personnel infecté (éleveur, soigneur, vétérinaire). Selon les exploitations, les effectifs de visons peuvent être élevés (plusieurs milliers d’individus) et le cycle de production est court (abattage de la majorité du cheptel pour récolte des fourrures). La densité et le renouvellement annuel de la population sont deux facteurs clés en faveur de nombreux cycles réplicatifs ainsi que d’évolution génétique du virus (Source : Scicom, 2021).
La première détection dans une exploitation de visons date du 23/04/2020 aux Pays-Bas. Suite aux investigations épidémiologiques menées, une contamination inter-visons a été suspectée mais l’université Wageningen indiquait alors que le risque que le vison agisse comme réservoir du SARS-CoV-2 était faible (Encadré 5). Le ministère de l’agriculture des Pays-Bas avait indiqué que le passage du SARS-CoV-2 du vison à l’Homme serait plausible pour expliquer l’infection de deux employés dans deux des quatre premières fermes d’élevage de visons détectées positives sans que cela n’ait toutefois été formellement démontré. Les autorités néerlandaises se basaient sur des similitudes de séquençage génomique entre le virus présent chez les visons et ceux retrouvés chez ces deux employés (Source : Promed du 20/05/2020 et du 26/05/2020) ainsi que sur la chronologie des symptômes chez les visons puis chez les deux personnes malades. Dans un avis du 03/06/2020, le comité consultatif de coordination administrative pour les zoonoses (BAO-Z) et l’équipe de gestion des épidémies zoonotiques (OMT-Z) néerlandais ont indiqué que, sans mesure particulière, le virus pourrait continuer à circuler dans les élevages de visons pendant une longue période ce qui pourrait représenter un risque pour la santé publique. Ceci a motivé les autorités néerlandaises à décider l’abattage total des animaux des sites détectés contaminés pour limiter le risque de mutation du virus et la mise en place d’un système de surveillance programmée dans toutes les exploitations de visons avec la réalisation de prélèvements hebdomadaires.
Les autorités espagnoles et danoises ont pris une décision similaire d’abattage total des élevages infectés. Les États-Unis n’ont pas opté pour une stratégie d’abattage des élevages positifs (Encadré 5). Le 27/01/2021, la Suède a annoncé interdire la production de visons sur son territoire pour le reste de l'année 2021, par mesure de précaution (Source : Reuters Stockholm le 27/01/2021).
Le 20/07/2020, le BAO-Z et l’OMT-Z avaient complété leur précédent avis sur les conséquences possibles de l’infection d’exploitations de visons. L’origine de la contamination des premiers élevages de visons serait liée à la période de sevrage et de vaccination, avec des manipulations qui avaient été alors réalisées sans masque (avant mise en place des mesures préventives). Suite à la survenue de nouveaux cas en août 2020, indiquant un défaut d’efficacité des mesures préventives mises en œuvre (Source : site autorités néerlandaises au 20/07/2020), le BAO-Z et l’OMT-Z ont modifié leur avis le 24/08/2020 recommandant d’accélérer la fin de l’élevage de visons dans le pays. Suite à cet avis, les autorités néerlandaises ont proposé une évolution de la réglementation pour mettre en place un arrêt de cette activité en mars 2021 (au lieu de 2024). Dans l’intervalle, les mesures de surveillance et de prévention ainsi que le contrôle de leur respect ont été renforcés (lettre au parlement du 28/08/2020,site des autorités néerlandaises au 02/09/2020, article média du 27/08/2020).
Ainsi, la source de contamination est, dans six des neuf pays européens concernés (tous sauf l’Italie, la Grèce et la France), certainement liée à des employés qui ont présenté des symptômes de la COVID-19. Pour l’Italie l’origine de la contamination n’est pas connue et l’hypothèse d’un défaut de spécificité du test est avancée. Pour la France et la Grèce des investigations sont en cours ; les investigations en France laissent présager une origine humaine très probable de la contamination d’un élevage de visons (Source : communiqué de presse en date du 09/12/2020).
Suite à l’augmentation des foyers en élevage de visons et aux résultats d’enquêtes suggérant des variations génétiques/antigéniques du SARS-CoV-2, l’OIE a publié des recommandations pour limiter les risques de transmission de l’Homme à l’animal. Ceci est lié à des craintes que certaines espèces puissent devenir des réservoirs du virus (Source : guide OIE au 16/11/2020). De même le Global Early Warning Systems (GLEWS+, initiative conjointe FAO-OIE-OMS) a publié un rapport d’évaluation des risques le 20/01/2021.
Le risque de transmission du SARS-CoV-2 de l’Homme aux mustélidés (dont les visons) est élevé. Il varie cependant selon les continents à cause du nombre d’élevages de visons, du niveau de biosécurité des exploitations, et de la prévalence du SARS-CoV-2 dans les élevages de visons et dans la population humaine : élevé en Europe, modéré en Amérique et en Asie, faible en Afrique (Source : guide OIE au 16/11/2020, GLEWs+ Risk assessment 20/01/2021). Sur la base de l’enquête épidémiologique menée aux Pays-Bas et des similarités de séquences génomiques du virus isolé chez l’Homme et chez le vison, l’OIE conclut que le risque de transmission des visons à des personnes en contact direct avec eux est élevé (Source : guide OIE au 16/11/2020, GLEWs+ Risk assessment le 20/01/2021). Ce risque est négligeable entre des visons et des personnes vivant en périphérie des exploitations de visons (Source : guide OIE au 16/11/2020, Scicom, 2021). Même si des chiens et des chats asymptomatiques ont été détectés positifs au SARS-CoV-2 après avoir été en contact avec des visons atteints, l’OIE conclut que, malgré un risque élevé de transmission des visons aux chiens et chats, le risque de transmission de ces chiens et chats à l’Homme est considéré comme faible (Source :guide OIE au 16/11/2020). Au regard des résultats de tests réalisés sur des échantillons d’air, une propagation en dehors des bâtiments d’élevage est peu probable (Source : Scicom, 2021) . Le risque de transmission d’une exploitation de visons à une autre via des mouvements de visons ou de personnels est considéré comme élevé par l’OIE, ce risque est considéré comme faible à moyen via le transport de carcasses ou de produits issus d’animaux atteints (peaux) (Source : guide OIE au 16/11/2020). Le risque que le vison puisse devenir un réservoir du SARS-CoV-2 n’est pas à négliger dans les zones de fortes densités d’élevages de visons d’après l’OIE et l’Anses (Source : guide OIE au 16/11/2020, avis anses actualisé au 16/10/2020). L’épizootie aux Pays-Bas et au Danemark a montré que des visons infectés par le SARS-CoV-2 pouvaient être à l’origine de nouvelles infections humaines. Un nouveau variant issu du vison a été détecté dans la population locale (Oude Munnink et al. 2021; Hammer et al. 2021). Le risque d’infection du vison vers la population générale est qualifié d'élevé en Europe, modéré en Amérique et Asie, et faible en Afrique GLEWs+ Risk assessment 20/01/2021) (Encadré 5).
Dans son rapport du 20/01/2021, le GLEWS+ estime qu’il existe un risque de contamination de la faune sauvage libre, par des visons échappés (période d’abattage). Ce risque est évalué élevé en Europe, modéré en Amérique et Asie, et faible en Afrique. Cette évaluation tient compte de la densité des exploitations, de la diversité des espèces présentes (élevées pour la fourrure mais aussi mustélidés et animaux de compagnie) et du niveau de biosécurité (Source : GLEWs+ Risk assessment 20/01/2021).
- Parcs zoologiques
Depuis avril 2020, des cas de détection du SARS-CoV-2 ont été confirmés sur dix espèces sauvages captives dans les zoos, de cinq pays, ici classés par ordre d’apparition des premiers cas (détail encadré 6) :
- USA (sept Etats) : tigre (Panthera tigris), lion (Panthera leo), panthère des neiges (Panthera uncia), puma (Panthera concolor) et gorille (Gorilla gorilla);
- Afrique du Sud : puma (Panthera concolor) ;
- Espagne : lion (Panthera leo) ;
- Suède : tigre (Panthera tigris);
- Argentine : puma (Panthera concolor).
A noter que le cas du Gorille confirmé aux USA est le premier cas d’infection connu sur grand singe (encadré 6).
Animaux de la faune sauvage non captive
L’USDA a confirmé la détection d’un premier cas positif au SARS-CoV-2 par RT-PCR sur un vison sauvage aux USA dans l’Utah. L’animal a été détecté via un dispositif de surveillance mis en place autour des exploitations de visons d’élevage détectées positives au SARS-CoV-2. Les séquençages réalisés sur le vison sauvage et les visons d’élevage n’ont pas montré de différences entre les souches (Source : Promed au 13/12/2020). Aucun autre cas n’a été notifié dans le monde sur un vison sauvage.
Animaux de la faune sauvage en conditions expérimentales
L’OIE tient à jour une liste des espèces réceptives (dernière mise à jour janvier 2021). L’Anses publie également un avis relatif au rôle épidémiologique éventuel de certaines espèces animales dans le maintien et la propagation du virus SARS-CoV-2 (dernière mise à jour octobre 2020). La Figure 1 représente les modalités de transmission du SARS-CoV-2 chez l’animal et l’Homme à partir des données de cas notifiés et connaissances scientifiques.
Des études ont permis de mettre en évidence la réceptivité et la sensibilité d’espèces animales sauvages, par inoculation. Concernant les primates, la réceptivité du macaque rhésus (Macaca mulatta), macaque crabier (Macaca fascicularis) et du Marmouset commun (Callithrix jacchus) a été démontrée (Munster et al. 2020; Finch et al. 2020; Lu et al. 2020).
Des espèces péridomestiques en Amérique du Nord peuvent excréter le virus sans signe clinique : souris à pattes blanches (Peromyscus maniculatus), rat à queue touffue (Neotoma cinerea), et mouffette rayée (Mephitis mephitis). D’autres espèces ont montré une absence de réceptivité à la souche originelle du SARS-CoV2 : souris grise (Mus musculus), écureuil fauve (Sciurus niger), chien de prairie (Cynomys ludovicianus), lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus) (Bosco-Lauth et al. 2021).
L’inoculation du SARS-CoV-2 au Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) a révélé sa réceptivité et sa capacité à transmettre naturellement le virus à des congénères (Palmer et al. 2021).
La souris grise (Mus musculus) est cependant réceptive à certains VOCs (Variants of Concern), porteurs de la mutation N501Y sur la glycoprotéine Spike, en particulier la souche sud-africaine linéage B.1.351 (20H/501Y.V2) et la souche P1 (20J/501Y.V3) présente dans la région de Manaus au Brésil. (Montagutelli et al. 2021). De même, le hamster doré (Mesocricetus auratus)
est sensible (perte de poids et lésions pulmonaires) au VOC-202012/01, dit linéage B.1.1.7 ou variant britannique (Mohandas et al. 2021).
L’encadré 7 présente l’état des connaissances et les questionnements qui nécessiteraient des études scientifiques pour y répondre.
Conclusion
La pandémie de COVID-19 est le résultat d'une transmission d'humain à humain (Source : OIE au 22/01/2021, avis Anses actualisé au 16/10/2020). Les cas de contamination et/ou d’infection des animaux domestiques restent sporadiques et isolés, alors que le virus circule largement dans la population humaine (avis Anses le 14/04/2020). Il n’existe actuellement aucune preuve scientifique quant à la transmission du SARS-CoV-2 d’un animal domestique infecté à l’Homme. La transmission du SARS-CoV-2 de l’Homme à une espèce animale domestique semble rare (et liée à une promiscuité animal-Homme importante en milieu clos ou confiné) et une circulation du virus des animaux domestiques vers l’Homme semble actuellement peu probable (avis Anses le 14/04/2020, avis Anses actualisé au 16/10/2020). Il est recommandé aux personnes atteintes de la COVID-19 qui détiennent des animaux de compagnie d’appliquer les principes de base en matière de bonnes pratiques d’hygiène (encadré 8) mais il n'est pas justifié de prendre des mesures à l'encontre des animaux de compagnie, qui pourraient par ailleurs compromettre leur bien-être (OIE). Les gestes barrières doivent en particulier être strictement appliqués par les propriétaires de furets ou de hamsters de compagnie, ces deux espèces étant particulièrement réceptives et sensibles au SARS-CoV-2.
Les épizooties dans les visonnières aux Pays-Bas et au Danemark ont révélé le potentiel zoonotique du SARS-CoV-2. La transmission du SARS-CoV-2 de l’Homme au vison, puis de retour à l’Homme est avérée. Elle a été initiée dans les zones à forte densité d’élevage (Oude Munnink et al. 2021). Compte tenu de la prévalence du SARS-Cov-2 dans la population humaine, le risque d’infection des élevages de visons est considéré comme élevé en Europe (Source : GLEWs+ Risk assessment le 20/01/2021,EFSA le 29/01/2021). Les stratégies de surveillance doivent avoir pour objectif la détection précoce de l’introduction du SARS-Cov-2 dans les élevages. Ceci inclut une surveillance de type événementielle sur tout le territoire et une surveillance programmée. L’EFSA recommande que chaque unité administrative organise le dépistage hebdomadaire et aléatoire des animaux (prévalence attendue 5 %) et le dépistage systématique des animaux morts ou malades. Pour les exploitations confirmées, il est recommandé d’effectuer un séquençage du virus. Le dépistage du personnel d’élevage est recommandé (Source : EFSA le 29/01/2021, Commission Européenne le 11/02/2021 ). En France, seuls trois élevages de visons sont en activité, une surveillance programmée est recommandée, basée sur un dépistage sérologique sur animaux vivants et virologique sur les cadavres (Source : avis Anses le 18/02/2021).
Figure 1 : Représentation des modalités de transmission du SARS-CoV-2 chez l’animal et l’Homme à partir des données de cas notifiés et des connaissances scientifiques au 24/03/2021.
Pour en savoir plus
- Page d’information du site internet de l’Anses relative au COVID-19
- Questions/réponses sur le COVID-19 du Site web OIE
- Questions/réponses sur le coronavirus de l’Afsca (autorités belges)
- Synthèse des données scientifiques disponibles sur le COVID-19 élaborée par l’Université catholique de Louvain (lien)
- Sur la terminologie en épidémiologie : terminologie de l’AEEMA dont les termes réceptivité et sensibilité (lien) ou sur le site de l’Anses (lien)
- Liste des notifications à l’OIE d’animaux testés positives au Sars-CoV-2 (lien vers la page du site de l’OIE maintenue à jour).
- Fiche technique de l’OIE sur le SARS-CoV-2 et les animaux mise à jour en janvier 2021 (lien)
- Site de l’AEEMA regroupant des articles en lien avec la COVID-19 et les animaux (lien)
Références bibliographiques
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Encadré 1 : Carnivores domestiques positifs en RT-PCR au SARS-CoV-2 en Asie
Hong Kong Cas numéro 1 : chien de race Loulou de Poméranie de 17 ans
Le 29/02/2020, un signalement a été fait à l’OIE par les autorités de Hong Kong concernant un chien placé sous quarantaine le 26/02/2020 suite à l’hospitalisation de son propriétaire infecté par le SARS-CoV-2. Ce chien, asymptomatique, a présenté les 26/02, 28/02, 02/03, 05/03 et 10/03/2020 des résultats faiblement positifs en RT-PCR au SARS-CoV-2 sur des échantillons nasaux et oraux. Les résultats d’isolement viral se sont finalement avérés négatifs (notification immédiate OIE du 01/03/2020, rapport de suivi du 09/03/2020, rapport de suivi du 16/03/2020, communiqué de presse autorités de Hong Kong du 04/03/2020, communiqué de presse autorités de Hong Kong du 26/03/2020). La mise en évidence uniquement de la présence de l’ARN du virus et non de la présence d’un virus vivant ne constitue pas, selon les experts belges et français, une preuve suffisante d’une infection de l’animal, une simple contamination passive[1] (= animal porteur mécanique) n’étant pas à exclure (Scicom, 2020, avis Anses). L’OIE a adopté une position similaire en précisant sur son site internet qu‘il n'existait "aucune preuve que les chiens jouent un rôle dans la propagation de cette maladie humaine ou qu'ils deviennent malades” (lien). Au 12/03/2020 ce chien était toujours asymptomatique (lien). Il avait présenté un résultat sérologique négatif sur un prélèvement de sang en date du 03/03/2020. De nouvelles analyses conduites sur ce même prélèvement au laboratoire de référence de l’OIE à Hong Kong se sont finalement avérées positives permettant, selon les experts et scientifiques de Hong Kong, de conclure que ce chien avait été infecté par la COVID-19 (communiqué de presse autorités de Hong Kong du 26/03/2020). Compte-tenu de ces différents résultats, il serait nécessaire de disposer d’informations plus complètes sur les méthodes successivement mises en œuvre et les résultats obtenus afin d’avoir une idée plus précise de l’infection de cet animal. Le communiqué du 12/03/2020 informait également que, d’après les analyses de séquençage, le virus trouvé sur le chien et celui trouvé sur les personnes contacts du chien connues pour être infectées par le SARS-CoV-2 étaient très similaires (différences de 3 nucléotides d’après Sit et al., 2020).Tous les prélèvements réalisés les 12 et 13/03/2020 étaient négatifs en RT-PCR et l’animal était toujours asymptomatique (rapport de suivi OIE du 16/03/2020). Il a alors été rendu à son propriétaire. L’analyse d’isolement viral a été réalisée le 23/03/2020 et s’est avérée négative (Source : rapport de suivi OIE du 28/03/2020). Le 18/03/2020, la presse relayait l’information relative à la mort de cet animal le 16/03/2020. Aucune explication concernant les circonstances de la mort de l’animal ne sont précisées (source : article). Aucun lien ne peut être fait entre sa mort et la COVID-19 (Source : rapport de suivi OIE du 28/03/2020). L’âge élevé de cet animal (17 ans) associé à des facteurs de comorbidité (insuffisances cardiaque et rénale) et au stress résultant de la mise en quarantaine pourraient être des facteurs expliquant le décès de ce chien (Source : Almendros, 2020, la semaine vétérinaire 18/03/2020, Anne Claire Gagnon). Cas numéro 2 : chien de race Berger allemand de deux ans Cas numéro 3 : chat Cas numéros 4 à 10 : cinq chats et deux chiens Cas numéro 11: un chien asymptomatique Suite à un contact avec une personne atteinte de la COVID-19, un chien a été placé en quarantaine le 23/11/2020. Les prélèvements réalisés sur cet animal asymptomatique ont été confirmés positifs au SARS-CoV-2 en RT-PCR le 25/11/2020 (Source : notification OIE au 27/11/2020). Cas numéro 12 : un chat asymptomatique Cas numéros 13 à 16 : quatre chiens asymptomatiques Cas numéro 17 : un chat asymptomatique Cas numéro 18 : un chien avec signes cliniques de faible intensité Japon Cas numéro 1 à 3 : des chiens asymptomatiques Cas numéro 4 : un chien asymptomatique Cas numéro 5 et 6 : deux chats (asymptomatiques) Corée du Sud |
Encadré 2 : Carnivores domestiques positifs en RT-PCR au SARS-CoV-2 en Europe (par ordre chronologique des pays concernés)
Belgique (symptomatique)
Le 18/03/2020, de l’ARN viral du virus SARS-CoV-2 a été mis en évidence par RT-PCR puis confirmé par séquençage à haut débit dans les matières fécales et le liquide gastrique d’un chat en Belgique. L’animal appartenait à une personne atteinte de la COVID-19. Il a présenté des signes cliniques digestifs et respiratoires une semaine après le retour d’Italie de sa propriétaire. Son état général s’est amélioré neuf jours après (Source : Scicom, 2020, article Thiry, 2020, notification OIE le 28/03/2020). Un article publié dans la revue Emerging infectious diseases détaille la chronologie de survenue de ce cas (Garigliany et al 2020).
Le comité scientifique belge ainsi qu’un groupe d’experts de l’OIE indiquent que ces éléments ne permettent pas de conclure à une infection virale productive, mais de la suspecter (Source : Scicom, 2020, OIE call 31/03/2020).
Espagne (découverte fortuite)
Cas numéro 1 : chat présentant des signes cliniques Le 22/04/2020, un chat adulte vivant en Catalogne a été détecté positif en RT-PCR au SARS-CoV-2 après un examen post-mortem. Il vivait dans un foyer où plusieurs personnes étaient atteintes de la COVID-19. Il avait présenté des symptômes respiratoires mais le lien avec le SARS-CoV-2 est questionné par son vétérinaire, l’animal étant par ailleurs atteint d’une cardiomyopathie hypertrophique (Source : Reuters le 08/05/2020). La détection de l’ARN du SARS-CoV-2 est considérée comme une découverte fortuite et non la cause de la mort de l’animal (source : Avepa au 8/05/2020). Cas numéro 2 : furet de compagnie France (symptomatique)
Cas numéro 1, région parisienne : le 02/05/2020 un premier chat en région parisienne a été détecté positif en qRT-PCR au SARS CoV-2 sur prélèvement rectal. Les écouvillons nasopharyngés étaient négatifs. Cette détection a eu lieu dans le cadre d’une étude conduite par l’unité mixte de recherche ENVA/Anses/INRAE en lien avec l’Institut Pasteur sur des chats de propriétaires suspectés d’être atteints de la COVID-19 et ayant présenté des symptômes respiratoires (source : communiqué de presse ENVA du 2/05/2020, site ENVA, Sailleau et al. 2020). L’étude a porté sur une dizaine d’animaux. L’animal s’est probablement contaminé via ses propriétaires. Cas numéro 2, Bordeaux : le 12/05/2020 un deuxième chat à Bordeaux a été testé positif au SARS-CoV-2 à partir d’un prélèvement naso-pharyngé. Le propriétaire de l’animal est fortement suspecté d’avoir été atteint par la COVID-19. Les écouvillons rectaux du chat étaient négatifs. L’animal a présenté des troubles respiratoires (toux). Ce cas a été détecté dans le cadre d’une étude conduite par l’UMR INRAE-ENVT et l’ENVT sur des chats et furets (Source : AFP au 12/05/2020, communiqué presse ENVT du 12/05/2020). Allemagne (asymptomatique) Russie Danemark (asymptomatique) Royaume-Uni (symptomatique) Jusqu’au mois de novembre 2020, aucun autre cas chez des animaux de compagnie n’avait été détecté. En septembre 2020, un nouveau variant a émergé chez l’Homme, dit « Britanique » ou B.1.1.7 ou 20I/N501Y.V1, caractérisé par une transmissibilité accrue par rapport au variant originel. Ce nouveau variant est rapidement devenu prédominant sur le territoire britannique malgré les mesures sanitaires mise en place dans le pays. Entre décembre 2020 et février 2021, une augmentation notoire des cas de myocardite aigüe a été observée chez des chiens et chats référés au Ralph Veterinary Referral Centre. Les huit chats et les trois chiens atteints de myocardite aigue n’ont présenté aucun signe respiratoire. Ils ont tous été testés négatifs en RT-PCR au SARS-CoV-2 sur écouvillon oro/nasopharyngé. Trois d’entre eux (deux chats et un chien) ont été confirmé positif sur écouvillon rectal. Quatre d’entre eux ont présenté un test sérologique positif soit en phase aigüe, soit en phase de guérison. Au total, six animaux sur onze sont positifs soit par RT-PCR soit par sérologie. L’enquête épidémiologique révèle que parmi ces six cas, cinq avait été en contact avec une personne confirmée positive au SARS-CoV-2 (Ferasin et al. 2021)
Italie (asymptomatique) Cas numéro 1 Une chienne de 15 ans asymptomatique a été détectée positive au SARS-CoV-2 suite à des prélèvements réalisés le 05/11/2020. L’animal réside à Bari. Dans ce foyer, quatre personnes ont présenté des symptômes de la COVID-19 et un a été confirmé atteint de la COVID-19 (Source: Promed au 11/11/2020). Cas numéro 2 Slovénie (symptomatique) Suisse (symptomatique) Cas numéro 2 : signes respiratoires sévères Cas numéros 3 et 4 : symptômes absents à modérés Bosnie Herzégovine Lituanie Estonie |
Encadré 3 : Carnivores domestiques positifs en RT-PCR au SARS-CoV-2 en Amérique du Nord
USA Cas numéros 1 et 2 : deux chats à New York (symptomatiques)
Les 15 et 20/04/2020 deux chats ayant présenté des signes cliniques (éternuements et écoulements oculaires) ont été testés positifs au SARS-CoV-2 par RT-PCR. Ils vivent à New York dans deux foyers distincts. L’un vit avec un autre chat au contact d’une personne atteinte de la COVID-19, l’autre vit dans un foyer d’où il sort régulièrement et qui se trouve dans un quartier où des cas humains de COVID-19 sont connus (Source : Notification OIE au 22/04/2020, Promed du 18/04/2020, publication CDC du 22/04/2020). Cas numéro 3 : un chat dans le Minnesota (symptomatique) Cas numéro 4 : un chien à New York (symptomatique) Cas numéro 5 : un chat dans l’Illinois (symptomatique) Cas numéro 6 : un chien en Géorgie (symptomatique) Cas numéro 7 : un chien au Texas (asymptomatique) Cas numéro 8 : un chat en Californie (asymptomatique) Cas numéro 9 : un chien en Caroline du Sud (asymptomatique) Cas numéro 10 : un chat au Texas (asymptomatique) Cas numéro 11 : un chien en Arizona (symptomatique) Cas numéro 12 : un chat au Texas (asymptomatique) Cas numéro 13 : un chien en Louisiane (asymptomatique) Cas numéro 14 et 15 : un chien et un chat au Texas (asymptomatiques) Cas numéro 16 : un chien en Caroline du Nord (symptomatique mais lien entre symptômes et SARS-CoV-2 non établi) Cas numéro 17 : un chat en Géorgie (symptomatique) Cas numéro 18 : un chat dans le Maryland (symptomatique) Cas numéro 19 : un chat en Californie (symptomatique) Cas numéro 20 : un chat en Louisiane (symptomatique) Cas numéro 21 : un chat dans le Kentucky (symptomatique) Cas numéro 22 : un chat au Texas (asymptomatique) Cas numéro 23 : un chien au Texas (symptomatique) Cas numéro 24 : un chat dans l’Alabama (symptomatique) Cas numéro 25 : un chien au Texas (symptomatique) Cas numéro 26 : un chat en Pennsylvanie (symptomatique) Cas numéros 27 à 34 (Source : notification OIE au 18/12/2020)
Cas numéros 35 à 51 (Source : USDA list of SARS-CoV-2 du 05/01/2021 au 24/03/2021) Seize foyers ont été confirmés entre le 05/01/2021 et le 24/03/2021. Tous sont en lien avec une personne testée positive pour la COVID-19. Au total :
Cas numéro 52 et 53 Le variant britannique (B.1.1.7) a été confirmé pour la première fois officiellement chez un chien et un chat testés le 12/02/2021 dans l’Etat du Texas. Le propriétaire avait été confirmé positif au SARS-CoV-2, deux jours avant. Aucun animal n’a présenté de symptôme. Le variant britannique a été détecté pour la première fois chez l’Homme sur le territoire américain en décembre 2020. Le dépistage de routine des animaux de compagnie n’est à ce jour pas recommandé dans l’Etat du Texas (Source : Promed le 16/03/2021). Mexique (symptomatiques) Cas numéro 6 : un chien avec signes respiratoires |
Encadré 4 : Carnivores domestiques positifs en RT-PCR au SARS-CoV-2 en Amérique du Sud
Chili Trois chats ont été détectés positifs en RT-PCR au SARS-Cov-2 dans le cadre de travaux de recherche menés sur des animaux domestiques en contact avec leur propriétaire atteint de la COVID-19 à Santiago. Il n’est pas précisé si ces animaux étaient symptomatiques ou non. Le premier résultat a été obtenu le 08/06/2020. Des analyses de séquençage ont permis le 01/10/2020 de confirmer que ces animaux avaient fait l’objet d’une contamination par leur propriétaire (Source : notification OIE au 22/10/2020). Brésil Cas numéros 2 à 7 : un chat et cinq chiens Argentine (chiens et chats) Cas numéros 2 à 6 Cas numéros 7 à 13 |
Encadré 5 : Elevages de visons (Neovison vison) (symptomatiques et asymptomatiques)
Pays-Bas Le 24/04/2020, trois visons provenant d’un élevage de la province de Brabant du Nord (effectif de 13 000 visons) étaient détectés positifs au SARS CoV-2 par PCR. Ils avaient présenté des symptômes gastrointestinaux et respiratoires. Un excès de mortalité avait été constaté dans cette exploitation. Deux employés ont présenté des symptômes évocateurs de la COVID-19 mais ils n’ont pas fait l’objet de test de confirmation.
Le 25/04/2020, une seconde exploitation de visons (effectif de 7 500 visons) distante de 20 km de la précédente a présenté un contexte similaire (excès de mortalité et symptômes respiratoires chez les visons et deux employés avec des symptômes évocateurs de la COVID-19). Des tests positifs sur des visons ont été reportés (nombre de cas non précisés) (Source : courrier OIE, lettre au parlement néerlandais du 26/04/2020, CPVAADA du 18/06/2020). Le 07/05/2020 deux autres élevages (effectif de 10 000 et 1 500 visons) dans cette même province étaient concernés (Source : ministère néerlandais de l’agriculture au 08/05/2020). Peu de visons de ces quatre exploitations ont présenté des symptômes (gastrointestinaux et respiratoires). Un taux de mortalité supérieur à la normale dans ces exploitations a également été rapporté (informations quantitatives non fournies). La source de contamination de ces visons est certainement liée à des employés de ces élevages qui avaient présenté des symptômes de la COVID-19. Selon l’université Wageningen, le risque que le vison agisse comme réservoir du SARS-CoV-2 est faible (Source : université Wageningen au 08/05/2020). Trois des quatre exploitations pré-citées appartiennent au même propriétaire. Les premières investigations épidémiologiques semblent démontrer une contamination entre visons (source : ministère néerlandais de l’agriculture au 08/05/2020). Le 22/06/2020, les autorités néerlandaises indiquaient que dix-sept sites d’élevage de visons distincts avaient fait l’objet d’analyses positives au SARS-CoV-2 sur leurs animaux dans les communes de Gemert-Bakel, Laarbeek, Deurne, St Anthonis, et Venray (Source : Wageningen university au 23/06/2020, lettre des autorités néerlandaise au 22/06/2020, CPVAADA du 18/06/2020). Un avis du comité consultatif de coordination administrative pour les zoonoses (BAO-Z) et de l’équipe de gestion des épidémie zoonotiques (OMT-Z) du 03/06/2020 a indiqué que le virus pourrait continuer à circuler dans les élevages de visons pendant une longue période ce qui pourrait représenter un risque pour la santé publique. Ceci a motivé les autorités à décider l’abattage des animaux des élevages de visons concernés pour limiter le risque de transmission à l'Homme ; par ailleurs, cette mesure permettrait de réduire le risque de mutations du virus (chez les visons) susceptibles de faciliter son passage à l'Homme depuis des visons infectés. Les élevages non atteints continuaient à faire l’objet de mesures d’isolement préventives. Des mesures d’aide à la fermeture anticipée des élevages de visons le souhaitant seront envisagées. A ce moment-là, il était prévu que toutes les fermes de visons cessent leur activité aux Pays-Bas d’ici 2024 suite à une précédente décision législative (lien article site autorités néerlandaises, lettre du ministre de l’agriculture néerlandais au parlement du 15/06/2020, avis de l’OMT-Z au 03/06/2020, CPVAADA du 18/06/2020). Le 06/06/2020, les autorités néerlandaises ont débuté l’abattage de 1 500 visons d’un élevage à Deurne où des analyses avaient confirmé la présence du SARS-CoV-2. Ces opérations d’abattage se sont poursuivies pour l’ensemble des exploitations détectées positives avec plus de 500 000 visons abattus au 23/06/2020 (Source : CPVAADA du 18/06/2020, Promed Vol96, issue 75 au 19/06/2020). Un dispositif de surveillance programmée dans toutes les exploitations de visons a également été mis en place avec la réalisation de prélèvements hebdomadaires (Source : avis de l’OMT-Z au 03/06/2020). Au 17/07/2020, le nombre d’élevages de visons détectés positifs au SARS-CoV-2 était de 25, 21 dans la province du Brabant du Nord et quatre dans la province de Limburg. Parmi ces 25 exploitations, huit avaient fait l’objet d’un signalement par l’exploitant suite à l’apparition de signes cliniques sur les animaux, les autres avaient été détectées par le dispositif de surveillance programmée renforcée (Source: Wageningen university au 06/07/2020, lettre des autorités néerlandaise au 16/07/2020, Promed au 19/07/2020, site autorités néerlandaises au 20/07/2020). Au 02/09/2020, le nombre d’élevages de visons détectés positifs au SARS-CoV-2 était de 44, 33 dans la province du Brabant du Nord, dix dans la province de Limburg et un dans la province de Gelderland. Sur ces 44 exploitations, dix-sept ont fait l’objet d’un signalement par l’exploitant suite à l’apparition de signes cliniques sur les animaux, les autres ont été détectées par le dispositif de surveillance programmée renforcée (site autorités néerlandaises au 02/09/2020). Le 03/09/2020, trois autres exploitations étaient détectées positives (et une suspectée puis confirmée le lendemain (site autorités néerlandaises au 03/09/2020 et au 04/09/2020). Au 07/09/2020, après la détection de deux nouveaux élevages de visons positifs au SARS-CoV-2, le nombre total d’exploitations détectées depuis le 24/04/2020 était de 50 (site autorités néerlandaises au 07/09/2020) Le 14/09/2020, deux autres exploitations étaient détectées positives, une à Wilbertoord et l’autre à Overloon avec des effectifs respectifs de 1 250 et 7 500 mères (Source : site des autorités néerlandaises au 14/09/2020). Le 16/09/2020, une exploitation à Cuijk était détectée positive suite à l’apparition de symptômes sur des visons de l’exploitation (Source : site des autorités néerlandaises au 16/09/2020). Le 18/09/2020, une exploitation à Meijel était détectée infectée (Source : site des autorités néerlandaises au 18/09/2020), puis une autre le 22/09/2020 à Heumen (Source : site des autorités néerlandaises au 22/09/2020). La contamination de ces deux dernières exploitations a été détectée via le dispositif de surveillance programmée pré-cité. Le 24/09/2020, une exploitation de 4 000 mères dans la commune de Horst aan de Maas était détectée positive suite à l’apparition de symptômes sur des visons de l’exploitation (Source : site des autorités néerlandaises au 24/09/2020). Au 25/09/2020, 57 élevages néerlandais de visons avaient été détectés positifs au SARS-CoV-2 depuis la première détection le 24/04/2020. Le dernier foyer concernait une exploitation située à Meijel qui fera l’objet, comme les précédentes, de mesures d’abattage. Il a été détecté dans le cadre de la surveillance programmée des élevages du pays (Source : site des autorités néerlandaises au 25/09/2020). Au 06/10/2020, 62 exploitations de visons étaient infectées dont 43 dans le Brabant du Nord, 17 dans la province de Limburg et deux dans le Gelderland. Sur ces 62 foyers, 25 ont été détectés via la surveillance événementielle suite à la détection de symptômes chez les visons et 37 dans le cadre de la surveillance programmée (Source : lettre des autorités néerlandaises au 06/10/2020). Au 21/11/2020, 70 exploitations de visons étaient détectées positives au SARS-CoV-2. Elles ont toutes fait l’objet d’opérations d’abattage (en cours pour la dernière exploitation concernée au 21/11/2020). Il reste 35 exploitations de visons aux Pays-Bas. (Source: communiqué de presse des autorités néerlandaises du 21/11/2020, lettre des autorités néerlandaises au 21/11/2020). Une des 70 exploitations avaient été considérées positives au SARS-CoV-2 sur la base d’analyses sérologiques mais les analyses PCR réalisées ultérieurement s’étant révélées négatives les autorités ne l’ont finalement pas déclaré comme un cas même si l’exploitation a fait l’objet d’un abattage. Le nombre total d’exploitations positives est donc de 69 au 11/12/2020 (Source : autorités néerlandaises au 11/12/2020). Le projet de loi visant à interdire l’élevage de visons a été adopté par le Parlement le 01/12/2020 et est en cours d’étude au Sénat (Source : autorités néerlandaises au 11/12/2020). Les Pays-Bas comptaient 127 élevages de visons au moment de la détection des premiers cas (Source : CPVAADA du 18/06/2020). Depuis le 06/01/2021, date du dernier rapport de suivi à l’OIE, les Pays-Bas n’ont pas notifié de nouveau foyer (Source : Commission Européenne 15/01/2021, OIE consulté le 24/03/2021) Danemark Figure 1 : Localisation des exploitations de visons détectées positives au SARS-CoV-2 (n=290) au Danemark (zones rouge = provinces où des exploitations ont été détectées positives au SARS-CoV-2 et vert= province où aucune exploitation n’a été détectée positive au SARS-CoV-2 (Source : site des autorités danoises consulté le 10/03/2021, dernière mise à jour le 02/12/2020)
Figure 2 : Nombre d’exploitations de visons détectées positives au SARS-CoV-2 par numéro de semaine de l’année 2020, chaque couleur représente une commune. (Source : site des autorités danoises consulté le 10/03/2021, dernière mise à jour le 02/12/2020). Le 05/02/2021, annonce est faite que la campagne d’abattage total du cheptel décidée le 04/11/2020 est achevée. Environ 15 millions de visons ont été euthanasiés. Un plan d'indemnisation du secteur du vison a été annoncé pour quelque 19 milliards de couronnes (2,5 milliards d'euros) (Source : AFP Copenhague le 05/02 2021) Le bilan de transmission anthropozoonotique des variants « vison » au Danemark sur la période Juin-Novembre 2020, a été publié par Eurosurveillance le 04/02/2021. Parmi les élevages testés, 25 % étaient positifs, avec une prévalence maximale de 48 % dans la région Nord-Jutland où l’épizootie a démarré. Il est estimé que 19 % des personnes identifiées comme étant en lien avec un élevage de visons ont été infectées (643/3 319). Cette proportion atteint 27 % dans la région Nord-Jutland. Dans la population générale, 4 000 personnes ont été infectées par un variant « vison ». Ces variants représentaient jusqu’à 53 % des souches séquencées dans le nord du pays les semaines 41-42 de l’année 2020. Ces souches ont également été détectées dans le reste du pays (12 % au centre du pays, 1 % dans la capitale). Espagne Un élevage de visons a été confirmé positif au SARS-CoV-2 en RT-PRC le 19/01/2021 dans la province de A Coruña (Galice), dans le cadre de la surveillance programmée nationale. Les mutations D614G (quatre prélèvements) et N501T (un prélèvement) ont été identifiées. La mutation Y453F, ainsi que les souches britannique, sud-africaine ou brésilienne n’ont pas été détectées (Source : Commission Européenne 11/02/2021)
Un troisième élevage de visons a été confirmé le 22/01/2021 dans la province de Avila (Castille-et-Léon), suite à l’introduction probable du virus par des travailleurs infectés. Le taux de morbidité est évalué à 20 % et deux animaux ont été testés positifs par RT-PCR. Un abattage sanitaire a été mis en place (Source : notification OIE le 26/01/2021). Etats-Unis (classement par Etat) Utah Michigan Wisconsin Oregon Suède Italie Grèce Le 13/02/2021, une exploitation de vison est confirmée positive dans la région de Grevena. Aucun signe clinique, ni aucune surmortalité n’ont été observés. Deux travailleurs en lien avec l’exploitation ont été confirmés positifs bien qu’asymptomatiques. La transmission de l’Homme a l’animal est suspectée. Aucun VOC (britannique, sud-africain ou brésilien) n’est mis en cause à ce stade (Commission Européenne 16/03/2021) France Pologne Lituanie Canada |
Encadré 6 : Faune sauvage captive confirmée par RT-PCR au SARS-CoV-2.
USA Zoo de Knoxville (Tennessee) Zoo dans le Kentucky (comté de Jefferson) Zoo de San Diego Zoo au Texas Zoo dans le Minnesota Zoo dans l’Indiana Afrique du Sud Un puma (Puma concolor) du zoo de Johannesburg a été testé positif au SARS-CoV-2 par RT-PCR le 31/07/2020. La contamination serait due à un contact avec un animalier atteint de la COVID-19. L’animal partage un enclos avec un autre puma. Il n’y a pas d’indication à ce jour sur les résultats d’éventuels prélèvements sur ce second animal (Source : notification OIE du 11/08/2020).
Espagne Le 10/12/2020, la presse relaie l’information que quatre lions du zoo de Barcelone (Espagne) avaient été détectés positifs au SARS-CoV-2 en novembre 2020 et sont à présents rétablis. Il s’agit de trois femelles de 16 ans et un mâle de quatre ans ayant présenté de faibles symptômes respiratoires. Deux personnels du zoo ont été testés positifs à la COVID-19 (Source :
média au 10/12/2020, Promed au 08/12/2020). Suède Le 15/01/2021, un zoo a détecté le SARS-CoV-2 chez un tigre de 17 ans présentant des signes respiratoires aigus. Il a dû être euthanasié. Un autre tigre du même enclos, ainsi qu’un groupe de cinq lions dans un enclos proche ont également présenté des signes respiratoires modérés. Un soigneur a été testé positif au SARS-CoV-2 (Lettre à OIE le 13/01/2021). Argentine
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Encadré 7 : Connaissances et questionnements
Ce que l’on sait
Ce qu’on suppose
Les questions sans réponse à ce jour
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Encadré 8 : Recommandations
A l’attention des propriétaires d’animaux de compagnie (Source : OIE, Anses) Dans la mesure du possible, les personnes malades de la COVID-19 doivent éviter tout contact étroit avec leurs animaux de compagnie (notamment chiens, chats, furets) et confier leurs animaux aux bons soins d'un autre membre de leur foyer. Si elles doivent s'occuper de leur animal, elles devraient appliquer de bonnes pratiques d'hygiène et si possible porter un masque facial et se laver les mains avant et après avoir pris soin de leur animal. Les animaux appartenant à des propriétaires infectés par la COVID-19 devraient autant que possible rester à l’intérieur et les contacts avec ces animaux évités dans toute la mesure du possible. A l’attention des personnes en contact avec des animaux de la faune sauvage (Source : OIE) L’OIE en partenariat avec des organismes spécialisés dans la faune sauvage a publié le 25/08/2020 des recommandations à l’attention des personnes en contact avec des animaux de la faune sauvage. Ces recommandations visent à limiter les risques de contamination du SARS-CoV-2 de l’Homme à la faune sauvage pour éviter la mise en place de réservoirs. Elles sont basées sur le respect de principes de biosécurité et d’hygiène. A l’attention des personnes travaillant dans des exploitations d’animaux d’espèces sensibles L’OIE a publié un guide à l’attention du personnel des exploitations où des animaux d’espèces sensibles sont élevés. Ce guide vise à limiter le risque d’introduction du SARS-CoV-2 aux animaux d’espèces sensibles (Guide l’OIE au 16/11/2020) A l’attention des personnes en charge de la mise en œuvre des programmes de surveillance L’EFSA a publié un guide pour le suivi des infections chez les mustélidés, en particulier dans les élevages. Elle recommande une stratégie basée sur la surveillance évènementielle sur tout le territoire et une surveillance programmée à adapter selon le contexte de chaque région ( EFSA le 03/10/2021). En France, l’Anses a publié ses recommandations de surveillance dans les trois élevages de vison restants dans un avis du 18/02/2021. |