Forte suspicion de foyer de peste des petits ruminants en Bulgarie
Pour la VSI (par ordre alphabétique) : Anne Bronner (Dgal), Didier Calavas (Anses), Julien Cauchard (Anses), Pascal Hendrikx (Anses), Thierry Lefrançois (Cirad), Renaud Lancelot (Cirad), Alizé Mercier (Cirad)
Avec le laboratoire européen et OIE de référence PPR
Auteur correspondant : julien.cauchard@anses.fr
Source : Note de la Commission européenne du 21/06/2018, notification promed du 22/06/2018
Un foyer de peste des petits ruminants (PPR) a été identifié dans trois élevages à Voden, région de Yambol en Bulgarie à dix kilomètres de la frontière turque.
Les autorités sanitaires bulgares mettent en place les mesures de gestion sanitaire adaptées dans le respect de la directive 92/119/EEC et dans l’attente de la confirmation du diagnostic par le laboratoire européen et mondial de référence du Cirad. La suspicion se base actuellement sur les signes cliniques et les résultats des tests préliminaires menés par le laboratoire national de référence bulgare.
Si ce cas de PPR est confirmé, il s’agira du premier sur le territoire d’un Etat membre européen.
La maladie – d’après la Fiche technique OIE La peste des petits ruminants est une maladie listée du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE, et les pays sont tenus de déclarer la maladie auprès de l’OIE. La PPR est apparue pour la première fois en Afrique de l’Ouest, dans les années 1940. Depuis lors, elle s’est propagée vers le Nord et l’Est du continent africain, a gagné le Proche et le Moyen-Orient et atteint l’Asie du Sud et de l’Est. Les animaux infectés excrètent le virus par les larmes, la salive, les sécrétions nasales, les expectorations et les matières fécales d’animaux infectés. La maladie se propage donc par contact étroit entre animaux, notamment par inhalation de fines gouttelettes libérées dans l’air par la toux et les éternuements des animaux infectés. L’eau, les auges et les litières peuvent également être contaminées par des sécrétions et devenir des sources d’infection additionnelles. Néanmoins, le virus ne survit pas longtemps dans l’environnement. Comme le virus est excrété par les animaux avant que ceux-ci ne présentent les signes de la maladie, il peut se propager lors du déplacement d’animaux infectés. Après une période d’incubation de trois à six jours, on observe l’apparition d’une fièvre subite, un abattement sévère, une perte d’appétit et une sécrétion nasale claire. Puis, l’écoulement nasal devient épais et jaune, et si abondant parfois qu’il forme une croûte qui obture les naseaux et provoque une détresse respiratoire. Les yeux peuvent aussi être affectés et l’écoulement coller les paupières. On peut en outre observer un gonflement des tissus de la bouche et des ulcérations peuvent se constituer au niveau de la gencive inférieure, du bourrelet gingival, du palais, des joues et de la langue. Chez certains animaux survient une diarrhée sévère qui entraîne déshydratation et perte de poids. L’apparition d’une pneumonie est fréquente aux stades plus avancés de la maladie. Les animaux en gestation peuvent avorter. Le pronostic de la peste des petits ruminants est mauvais. La mort peut survenir dans les cinq à dix jours suivant l’apparition de la fièvre. Les jeunes animaux sont les plus sévèrement atteints et les caprins sont plus touchés que les ovins. Dans la forme la plus grave (suraiguë), les animaux sont trouvés morts. Toutefois, la maladie peut être bénigne ou inapparente et circuler dans un pays, en ayant un impact faible ou nul en termes de cas jusqu’à ce que soient exposés des petits ruminants naïfs . |