Epidémiosurveillance en santé animale

Infection de la faune sauvage par Mycobacterium bovis en France : 6 années de surveillance grâce au dispositif Sylvatub

Édouard Réveillaud1, Stéphanie Desvaux2, Maria-Laura Boschiroli3, Jean Hars2, Éva Faure4, Alexandre Fediaevsky5, Lisa Cavalerie5, Fabrice Chevalier5, Pierre Jabert5, Sylvie Poliak6, Isabelle Tourette7, Pascal Hendrikx1 and Céline Richomme8
1Anses, Unit of Coordination and Support to Surveillance, Maisons-Alfort, France
2French Hunting and Wildlife Agency (ONCFS), Studies and Research Department, Auffargis, France
3University Paris-Est–Anses, French Reference Laboratory for Tuberculosis, Maisons-Alfort, France
4National Hunters Federation (FNC), Issy-les-Moulineaux, France
5French General Directorate for Food (DGAL), Animal Health Unit, Paris, France
6French Association of Directors and Managers of Public Veterinary Laboratories of Analyses (Adilva), Paris, France
7French National Federation of Animal Health Defense Associations (GDS France), Paris, France
8Anses, Nancy Laboratory for Rabies and Wildlife, Malzéville, France

Auteur correspondant : stephanie.desvaux@oncfs.gouv.fr

L’actuaité

Après 6 ans d’existence de Sylvatub, le fonctionnement et les résultats du dispositif de surveillance nationale de la tuberculose dans la faune sauvage ont fait l’objet d’une publication dans le journal scientifique international Frontiers in Veterinary Sciences,téléchargeable en libre accès ici

Résumé en français de l’article

L'infection à Mycobacterium bovis a été décrite pour la première fois en France chez des animaux sauvages en 2001, puis détectée chez des grands ongulés et des blaireaux prélevés par des chasseurs dans des zones où des foyers de tuberculose bovine (TB) ont également été détectés chez les bovins. Les préoccupations croissantes concernant la tuberculose chez les animaux sauvages ont conduit la Direction générale de l'alimentation (DGAL) et les principaux organismes impliqués dans la santé animale et la gestion de la faune sauvage, à mettre en place un dispositif national de surveillance de la tuberculose chez les animaux sauvages en liberté. Ce dispositif de surveillance, appelé « Sylvatub», coordonne les activités de divers partenaires nationaux et locaux. Sylvatub a pour principal objectif de détecter et de suivre l’infection à M.bovis chez les animaux sauvages grâce à une combinaison de modalités de surveillance programmée et événementielle adaptées au niveau de risque estimé dans chaque zone du pays. La surveillance événementielle repose sur l'identification de M. bovis (détection moléculaire) (i) dans les lésions évocatrices de TB observées sur carcasses de grands ongulés prélevés par les chasseurs, (ii) chez les grands ongulés trouvés morts ou mourants et (iii) chez les blaireaux tués sur les routes. Une surveillance programmée chez les blaireaux, les sangliers et les chevreuils est également mise en œuvre sur des échantillons provenant d'animaux piégés ou chassés dans des zones à risque. À l'exception d'un cas inexpliqué chez un sanglier, l'infection à M. bovis chez des animaux sauvages vivant en liberté a toujours été détectée à proximité de foyers de TB présentant le même spoligotype. Depuis 2012, la tuberculose à M. bovis est activement surveillée dans ces zones infectées et détectée principalement chez les blaireaux et les sangliers avec des taux d'infection apparents respectivement de 4,57–5,14% et 2,37–3,04% en fonction du test de diagnostic utilisé (culture ou PCR), de la période et des zones. Des cas sporadiques ont également été détectés chez le Cerf élaphe et le Chevreuil. Cette surveillance a démontré que l’infection à M. bovis implique un système multi-hôtes incluant les bovins et des animaux sauvages dans différentes régions de France. Cependant, les taux d’infection sont inférieurs à ceux observés chez les blaireaux au Royaume-Uni ou chez les sangliers en Espagne.

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