Juillet 2012 - Sylvatub : Les principales évolutions du dispositif pour la saison 2012-2013
Suite à l'évolution du contexte épidémiologique chez les bovins et dans la faune sauvage au cours de l'année passée, les niveaux de risques départementaux ont évolué pour la saison 2012-2013. L'article présente donc la nouvelle attribution des niveaux de risque et certaines adaptations techniques du dispositif.
1. Révision des niveaux de risques départementaux
Les niveaux de surveillance des départements ont été récemment révisés en fonction de l'évolution du contexte épidémiologique dans la faune domestique et la faune sauvage (figure 1).
Les principales modifications concernent :
-l'Yonne (simple régularisation car une surveillance active sur grand gibier et blaireaux est effectuée dans la zone est du département, frontalière de la Côte d'Or)
-l'Ariège et la Haute Garonne passent en niveau 3 en raison du nombre de foyers bovins détecté ces deux dernières années et de la surveillance active déjà en place localement
-l'Ille-et-Vilaine et la Manche passent en niveau 2, afin d'effectuer un dépistage sur les blaireaux en périphérie de foyers récents (zone limitrophe aux deux départements)
-le Doubs passe également en niveau 2 afin d'effectuer un dépistage sur les blaireaux en périphérie des foyers récemment détectés
-la Marne évolue également en niveau 2 afin de pouvoir renforcer la surveillance passive (surveillance lésionnelle) sur le grand gibier en périphérie du parc de chasse infecté
-la Nièvre est déclassée en niveau 1, le contexte épidémiologique du département ne nécessitant pas la mise en oeuvre de modalités de surveillance particulières
Figure 1. Niveaux de surveillance à appliquer dans les départements pour la saison 2012-2013 dans le cadre de Sylvatub
Le tableau 1 rappelle les volets de surveillance à appliquer dans les départements en fonction du niveau de risque estimé :
Tableau 1. Volets de surveillance à appliquer en fonction du niveau de risque estimé
Informations concernant la procédure de révision des niveaux de risque
La révision des niveaux de risque pour l'année suivante sera réalisée par le groupe de suivi scientifique et technique "Tuberculose" de la Plateforme nationale de surveillance épidémiologique en santé animale en fonction notamment de l'évolution de la situation épidémiologique chez les bovins au cours de la campagne de prophylaxie précédente, et de l'évolution de la situation sanitaire de la faune sauvage face à la tuberculose.
Si les départements souhaitent solliciter le groupe pour une évolution du niveau de risque départemental, ils doivent adresser leur demande à l'animateur du réseau (julie.riviere@anses.fr) avec copie à bsa.sdspa.dgal@agriculture.gouv.fr), en apportant si possible les éléments techniques nécessaires : informations sur d'éventuels foyers bovins incidents (nombre, localisation, cause présumée de contamination, historique / ancienneté, enquête amon-aval, ...) ainsi que sur la faune sauvage alentour dans la mesure du possible (densité estimée des espèces sensibles tels que les blaireaux, recouvrement des territoires avec les bovins...).
Les réflexions concernant la mise en place d'une surveillance active des blaireaux seront conduites en février, et celles concernant la mise en place d'une surveillance active sur grand gibier en juin, afin d'assurer une mise en oeuvre technique et opérationnelle (piégeage / déterrage des blaireaux au printemps et préparation de la saison cynégétique).
2. Evolutions techniques des modalités de surveillance
**Examen initial de la venaison
Ce volet de surveillance passive concerne désormais tout examen de carcasse du grand gibier, que l'animal soit destiné à la consommation ou non. Ainsi, tout chasseur de grand gibier, qu'il soit formé à l'examen initial de la venaison ou non, peut avertir le référent Sylvatub en cas de découverte d'abcès sur les blocs pulmonaire et / ou digestif notamment.
Le référent Sylvatub est donc tenu de disposer de fiches de collecte vierges dans sa voiture lorsqu'il est appelé pour une suspicion de tuberculose (carnet à souche de fiches d'examen initial ou à défaut fiches SAGIR qu'il faudra annoter à la main "Sylvatub" afin de garantir le circuit d'indemnisation).
**Renforcement du réseau SAGIR
Dans les départements de niveaux 2 ou 3, la collecte des animaux de grand gibier morts ou mourants par les acteurs du réseau SAGIR doit être renforcée (sans pour autant faire de la recherche active de cadavres de grand gibier !), en particulier dans les zones les plus à risque du département (zones de foyers bovins).
Il est ainsi demandé d'organiser autant que possible l'acheminement vers le LDA des cadavres de cervidés et sangliers trouvés en forêts ou au bord des routes et chemins, sous réserve que leur état soit compatible avec une analyse. Les carcasses devront être accompagnées d'une fiche SAGIR annotée à la main "SYLVATUB" afin de garantir le circuit d'indemnisation.
Des recherches systématiques de tuberculose par culture seront effectuées au laboratoire, que l'animal présente des lésions évocatrices de tuberculose ou non. Si l'animal présente des lésions évocatrices de tuberculose, des PCR pourront également être réalisées.
**Surveillance renforcée des cadavres de blaireaux signalés sur les routes
Dans les départements de niveaux 2 ou 3, la collecte des cadavres de blaireaux signalés au bord des routes, sous réserve que leur état soit compatible avec une analyse diagnostique, doit être organisée, en particulier dans les zones les plus à risque (zones de foyers bovins).
Les cadavres de blaireaux doivent être enregistrés dans le "carnet de bord petits carnivores" par les agents de l'ONCFS déjà impliqués dans cette activité, puis être enregistrés dans une procédure SAGIR (collecte des cadavres et rédaction d'une fiche SAGIR annotée SYLVATUB, acheminement des cadavres au laboratoire le plus proche - si le délai excède 48h, il est possible de congeler les cadavres de blaireaux).
Des recherches systématiques de tuberculose par culture seront effectuées au laboratoire, que l'animal présente des lésions évocatrices de tuberculose ou non. Si l'animal présente des lésions évocatrices de tuberculose, des PCR pourront également être réalisées.
3. Evolution des procédures diagnostiques et centralisation nationale des résultats d'analyses
La culture bactériologique reste la méthode diagnostique de référence pour le dispostif Sylvatub -> tout animal recruté dans le dispositif Sylvatub doit faire l'objet d'une recherche de tuberculose par culture, qu'il présente ou non des lésions évocatrices de tuberculose.
Une PCR peut être effectuée sur des animaux présentant des lésions évocatrices de tuberculose (quels que soient le département et le mode de collecte de l'animal).
ATTENTION : Des réactions croisées pouvant être observées avec d'autres espèces de Mycobactéries chez certains animaux sauvages (notamment les sangliers), toute PCR positive obtenue en LDA devra être envoyée pour confirmation au LNR qui développe actuellement une PCR spécifique de M. bovis -> la transmission du résultat à la DDecPP ne devra être effectuée qu'après validation (ou invalidation) du résultat par le LNR.
Gestion des résultats :
-animal présentant des lésions évocatrices de tuberculose : cas SUSPECT
-animal présentant une PCR positive au LDA : cas POSSIBLE ou PROBABLE
-animal présentant une PCR positive au NLR et/ou une culture positive (M. bovis) : cas CONFIRME, INFECTE
Afin d'assurer la standardisation des données et d'en faciliter la collecte, les laboratoires départementaux devront saisir les données commémoratives de base ainsi que les données d'analyse selon le système d'EDI SACHA (dont le référentiel prescripteur sera prochainement diffusé), la centralisation nationale des données s'effectuant sous SIGAL.
Afin que l'animateur national puisse compléter la saisie des données commémoratives, les laboratoires doivent envoyer à la fin de chaque mois les fiches de collecte des animaux reçus au laboratoire.
Pour en savoir plus sur les différents volets de surveillance, l'implication des différents organismes et les indemnisations de certaines prestations, consulter la Boîte à Outils Sylvatub.