Epidémiosurveillance en santé animale

Point de situation sur le protocole expérimental d'évaluation et de l'utilisation du test de dosage l'interféron gamma

Article écrit par le Groupe de Suivi national tuberculose - Décembre 2014

Résumé: Les premiers bilans provisoires tirés du protocoles interféron Gamma déployé lors de la campagne de prophylaxie tuberculose de la saison 2013/2014 confirment l’intérêt de la démarche. Pour atteindre l’objectif il faut continuer d’inclure un nombre important de troupeaux pendant la saison de prophylaxie 2014/2015 et veiller à la qualité de l’enregistrement des données

L’essentiel

  • Les premiers résultats sont favorables sur la sensibilité du test interféron et la pertinence des arbres décisionnels
  • Il est important de faire preuve de la plus grande rigueur dans la collecte et la saisie des données pour la campagne 2014-2015

Rappel du contexte

 

 La Commission européenne a autorisé la France à conduire une expertise visant à évaluer l’utilisation du test de dosage de l’interféron gamma (IFN) en recontrôle des animaux suspects au test d’intradermotuberculination (IDT). Actuellement, après une intradermotuberculination simple (IDS) non négative ou une intradermotuberculination comparative (IDC) douteuse, les exploitations sont bloquées dans l’attente d’un recontrôle par IDC 42 jours plus tard. Le test IFN réalisé entre 3 et 8 jours après la première IDT, permettrait de réduire ce temps de blocage des exploitations.

 

Un protocole d’étude a été élaboré par la DGAL en collaboration avec l’ENVA, l’ANSES, le Laboratoire National de Référence (LNR) et la Plateforme ESA. Il a été mis en œuvre lors de la campagne de prophylaxie 2013/2014 et se poursuit pour la campagne 2014/2015.

 

 Pour rappel, l’inclusion dans le protocole est possible pour tous les élevages qui obtiennent un résultat non négatif en IDT.

 

Les détails du protocole sont disponibles dans la note de service DGAL/SDSPA/2014-864.

 

  Point de situation

 

 Pendant la campagne 2014-2015, environ 1000 cheptels dans 28 départements se sont engagés dans le protocole, Cela représente la moitié des cheptels ayant fait l’objet d’une suspicion dans le cadre du dépistage en élevage.

 

Premiers résultats

  • Selon les résultats des premières analyses, le protocole de contrôle par le test IFN à J3 est au moins équivalent au recontrôle par IDT 6 semaines après un premier résultat IDT non négatif. Ces résultats encourageants doivent néanmoins être consolidés par une deuxième année d’étude pour atteindre la robustesse statistique attendue.
  • Environ la moitié des cheptels qui sont entrés dans le protocole ont pu être classés en suspicion faible et ainsi bénéficier d’allègements des modalités de gestion (limitation de mouvement des seuls bovins réagissants).
  • Les résultats intermédiaires du protocole confirment la pertinence de ce classement puisque la quasi-totalité des bovins avec un résultat IFN négatif ou non conclusif à J3 se négative en IDC à J42.
  • Le protocole a également permis de mieux cibler les abattages diagnostiques.
  • Grâce aux données déjà collectées lors de la campagne 2013/2014, le Laboratoire National de Référence a validé un ajustement des seuils de positivité du test IFN. Ce changement de seuil diminuera le nombre de résultats non conclusifs au test et limitera donc également le nombre d’abattages diagnostiques..

 

Une deuxième année de mise en place du protocole expérimental est indispensable pour conforter ces premiers résultats et valider sur le plan scientifique l’équivalence de sensibilité du test IFN entre J3 et J8 avec le recontrôle en IDT à J42. 

 

Points de vigilance pour la 2ème campagne de mise en place du protocole

Pour une efficacité optimale de cette 2ème campagne :

 

  • Nous rappelons à chacun des acteurs l’importance de faire preuve de la plus grande rigueur dans la collecte et la saisie des données pour ce protocole d’étude afin de valoriser au mieux les efforts consentis par tous. L’analyse intermédiaire a effectivement démontré que la collecte et la saisie des données pouvaient présenter des manquements ou des erreurs or ces cas ne peuvent pas être pris en compte dans l’étude. Ces pertes sèches peuvent compromettre la possibilité d’aboutir à une étude validée scientifiquement.
  • De même, nous comptons sur la pédagogie des vétérinaires sanitaires et des agents des DDPP pour limiter au maximum les abandons.
  • Le réseau de laboratoires agréés pour réaliser les tests IFN permet normalement de couvrir l’ensemble du territoire. Néanmoins, pour les laboratoires peu sollicités, un appui du LNR ou des laboratoires proches pourra être mis en place pour mutualiser les réactifs.