Epidémiosurveillance en santé animale

Résultats de la surveillance de l’influenza aviaire H5 en France - Point de situation-3 au 25/01/2016

Adeline Huneau-Salaün (1), Manon Hamon (2), Mathilde Saussac (3), Laure Bournez (3), Eric Niqueux (4), Audrey Schmitz (4), François-Xavier Briand (4), Virginie Michel (1), Alexandre Fediaevsky (2), Didier Calavas (5), Pascal Hendrikx (3), Anne Bronner (2), Sophie Le Bouquin (1)
(1) Unité Epidémiologie Anses-Ploufragan (2) DGAl  (3) Unité UCAS, Anses, Direction des laboratoires (4) Unité Virologie, Laboratoire National de Référence, Anses-Ploufragan (5) Unité Epidémiologie Anses-Lyon

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Mesures de surveillance
La surveillance nationale de l'influenza aviaire repose sur une surveillance évènementielle et une surveillance programmée. Dans le cadre de la surveillance évènementielle en élevage, les éleveurs et les vétérinaires sont tenus de déclarer toute suspicion clinique d'influenza aviaire qui serait observée dans un élevage.

En temps normal, la surveillance programmée en élevage des virus influenza aviaire repose sur une enquête sérologique annuelle, conformément à la réglementation européenne en vigueur. Dans le contexte actuelle la surveillance programmée des virus influenza aviaire hautement pathogènes (IA HP) renforcée repose sur : 1/ en zone de restriction, la réalisation de visites dans les élevages de zone de protection et de surveillance pour déroger aux interdictions de mouvements ou dans le cadre de la visite systématique nécessaire à la levée de ces zones, 2/ l’investigation des élevages identifiés comme en lien épidémiologique avec un foyer, 3/ le dépistage des troupeaux reproducteurs, exhaustif en filière palmipèdes par sérologie et virologie, ou basé pour les filières Gallus et dinde sur un plan de sondage exhaustif en zone de restriction et aléatoire sur le reste du territoire (taux de prévalence limite de 1%, analyses sérologiques, Tableau 1). Cette surveillance a été lancée au cours de cette semaine du 25/01/2016, les résultats seront centralisés directement dans le système d'information de la DGAl, Sigal.

Tableau 1 : Nombre de visites programmées dans les élevages de sélection et multiplication en filière Galliformes et Palmipèdes

Tableau 1 Nombre de visites programmées dans les élevages de sélection et multiplication en filière Galliformes et Palmipèdes

En cas de découverte d'un foyer, l'élevage infecté fait l'objet d'une enquête épidémiologique, sur la base d'un questionnaire élaboré au niveau national, permettant, au-delà de la recherche des élevages en lien épidémiologique, de décrire les caractéristiques de l'élevage-foyer et du lot découvert infecté (notamment, symptômes et taux de mortalité). 
Le territoire national est scindé en deux grandes zones : la zone de restriction, afin de considérer une zone géographique homogène en termes de production de Palmipèdes, et la zone indemne.
Les suspicions (cliniques et analytiques) et les foyers font l'objet d'une déclaration immédiate par les DDecPP à la DGAl. Les autres données recueillies dans le cadre des actions de surveillance programmées font l'objet d'une centralisation hebdomadaire. Toutefois, il est possible que le bilan de la surveillance programmée ne reflète pas l'ensemble des visites de surveillance réalisées, un décalage pouvant exister entre la réalisation de la visite, et son enregistrement et sa centralisation. La consolidation des données se fait au fur et à mesure.
 

Population sous surveillance
Les zones de surveillance n’ont pas évolué depuis le 18/01/2016.
La surveillance continue d'être menée de façon prioritaire sur les détenteurs professionnels avec plus de 250 volailles ; leur(s) atelier(s) de production sont identifiés et décomptés sur la base d’un numéro INUAV (Tableau 2). Au niveau national, 75 % des détenteurs professionnels de Palmipèdes sont localisés dans la zone de restriction contre 18% des détenteurs professionnels de Galliformes.  Dans cette zone de restriction, près de la moitié des ateliers de palmipèdes (45 %) sont localisés dans une zone de protection (ZP) ou de surveillance (ZS) contre un quart des ateliers de Galliformes (26%).  Cette situation tient au fait que les territoires touchés par l’IA H5 HP correspondent aux zones importantes de production de canards gras au niveau national.

Tableau 2 : Répartition des ateliers par production et selon le type de zones (France au 25/01/2016)

Tableau 2 Répartition des ateliers par production et selon le type de zones

Résultats de la surveillance évènementielle
Entre le 18 et le 25/01/2016, dix nouvelles suspicions cliniques, qui ont toutes été infirmées en laboratoire départemental agréé, ont été remontées au niveau national, portant à 75 le nombre total de suspicions cliniques depuis le début de l’épizootie le 24/11/2015. Les dix nouvelles suspicions portent sur deux ateliers de palmipèdes et huit basses-cours (Tableau 3 et Figures 1 et 2).
 
Tableau 3 : Nombre de suspicions cliniques infirmées et confirmées IA H5 en fonction de la production en France au 25/01/2016

Tableau 3 Nombre de suspicions cliniques infirmées et confirmées IA H5 en fonction de la production en France

Figure 1 : Variation hebdomadaire du nombre de suspicions cliniques d’IA H5 (75 suspicions et 27 cas confirmés HP)

Figure 1 Variation hebdomadaire du nombre de suspicions cliniques d’IA H5

Figure 2 : Répartition géographique des suspicions cliniques confirmées IA H5 et infirmées (France, au 25/01/2016)

Figure 2 Répartition géographique des suspicions cliniques confirmées IA H5 et infirmées

 

Résultats de la surveillance programmée

 Dix-sept départements ont signalé des actes de surveillance de l’IA H5 HP depuis le début de l’épizootie ; ces actes comprennent des visites sanitaires et des vérifications documentaires. Des visites sanitaires ont ainsi été menées dans 12 départements, tous situés dans la zone de restriction.
Au 25/01/2016, un total de 2027 visites avaient été réalisées dans le cadre de la surveillance programmée ou des sorties de zone, soit 71 % de visites supplémentaires par rapport à la semaine précédente, sur ces mêmes motifs (n= 1438 au 18/01/2016). La grande majorité de ces visites sont réalisées avant sortie de zone des animaux (88 % des visites réalisées dans ce cadre, n=1793), l'autre partie étant réalisée dans le cadre de la surveillance programmée (n=234).
Parmi les 1793 visites réalisées avant sortie de zone, 79 % (n=1414) sont issues du département des Landes (département 40), le plus touché par les foyers. Les 234 visites réalisées dans le cadre de la surveillance programmée et renseignées concernaient, dix départements situés en zone de restriction. Un certain nombre d'autres visites vétérinaires ont été réalisées mais leur saisie est en cours et les résultats ne sont pas disponibles. Parmi ces 234 visites, la moitié concerne des élevages de Galliformes (Tableau 4).

Tableau 4 : Répartition des visites réalisées dans le cadre de la surveillance programmée (10 départements de la zone de restriction au 25/01/2016)

Tableau 4 Répartition des visites réalisées dans le cadre de la surveillance programmée
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