Situation de l’influenza aviaire en France au 03/01/2017 (18h00)
Anne Bronner (1), Manon Hamon (1), Didier Calavas* (2), Audrey Schmitz (3), Eric Niqueux (3), Adeline Huneau-Salaün (4)
(1) DGAl, (2) Anses-Lyon,*Coordination Plateforme ESA, (3) Unité Virologie, Laboratoire national de référence, Anses-Ploufragan, (4) Unité Epidémiologie aviaire, Anses-Ploufragan
Les résultats présentés ci-après sont basés sur les foyers notifiés à ADNS ou OIE au 3 janvier 2017, 18h.
Au total, depuis le 26 novembre 2016, différents foyers ont été détectés en élevage : 82 foyers d'IAHP attribués à H5N8, 7 cas d'IAHP H5 (la neuraminidase n'ayant pu être identifiée), et 22 foyers d'IAFP, de sous-type H5N1 (n=10), H5N9 (n=5), H5N3 (n=1), H5N8 (n=1) et H5Nx (n=5). Par ailleurs, cinq cas d'IAHP H5N8 ont été détectés dans l’avifaune libre, et un foyer d'IAHP H5N8 sur des oiseaux captifs (Tableau 1).
A noter que parmi les différents sous-types mis en évidence, seuls des virus H5N3 IAFP avaient également été détectés au cours de l'épisode IA 2015/2016.
Tableau 1 : Répartition des foyers déclarés d'influenza aviaire réglementé selon l'espèce et le sous-type (entre le 26/11/2016 et le 03/01/2017 à 18h00)
Pathogénicité | Sous-type | Volailles domestiques | Avifaune captive | Avifaune sauvage | Total | |||
Galliformes | Multi-espèces | Palmipèdes | Total | |||||
HP | H5Nx | 1 | 1 | 5 | 7 | 7 | ||
H5N8 | 8 | 6 | 68 | 82 | 1 | 5 | 88 | |
FP | H5Nx | 5 | 5 | 5 | ||||
H5N1 | 1 | 9 | 10 | 10 | ||||
H5N3 | 1 | 1 | 1 | |||||
H5N8 | 1 | 1 | 1 | |||||
H5N9 | 5 | 5 | 5 |
Bilan des foyers IAHP
Foyers en élevages domestiques
Les 82 foyers déclarés en élevage attribués à l'IAHP H5N8 concernent pour 68 d'entre eux des élevages de palmipèdes, 6 des élevages multi-espèces (détenant des galliformes et des palmipèdes), et 8 des galliformes (Tableaux 1 et 2).
A l'exception de deux foyers, tous les élevages découverts infectés et détenant des galliformes (6 élevages de galliformes et 6 élevages multi-espèces) l'ont été au travers de la surveillance évènementielle (Tableau 2). Pour les élevages détenant uniquement des palmipèdes, la surveillance évènementielle a permis d'en identifier près de deux tiers (n=44, 64%). Les autres foyers ont été découverts au travers des enquêtes épidémiologiques (n=15), du dépistage des lots d'animaux avant sortie d'une zone réglementée (n=5), ou de la surveillance menée dans les élevages de la zone de protection (n=4).
Parmi ces foyers, plus de la moitié sont situés dans le département du Gers (n=42, 51%) (Figure 1). Les autres foyers sont répartis entre les Landes (n=16), le Tarn et le Lot-et-Garonne (n=7 dans chaque département), les Hautes-Pyrénées (n=5), l'Aveyron et les Deux-Sèvres (n=2 dans chaque département) et les Pyrénées-Atlantiques (n=1).
Figure 1 : Répartition géographique des foyers d'IAHP déclarés au 03/01/2016
Dans les 17 élevages de palmipèdes découverts infectés par H5N8 IAHP au travers de la surveillance évènementielle, les taux de mortalité observés lors de la détection des foyers sont variables mais peuvent atteindre 34 %, soulignant la sensibilité particulière des palmipèdes à ce virus. Dans les élevages de galliformes et multi-espèces, les taux estimés dans les foyers identifiés par suspicion clinique sont faibles (autour de 1%). Sur le plan lésionnel, une pancréatite et une myocardite quasi-systématique et très sévère ont été observées dans les deux premiers foyers du Tarn, ainsi qu'une congestion de l'encéphale (difficile à identifier), des aéro-sacculites rares et peu marquées et une splénomégalie d'intensité très variable (communication personnelle du Pr J-L Guérin).
Concernant les foyers d'IAHP H5Nx détectés en élevage, 2 ont été détectés dans le cadre d'enquête épidémiologique (tous deux sur des palmipèdes, et très vraisemblablement attribuables au virus H5N8 IAHP), 2 dans le cadre de la surveillance événementielle (un sur des palmipèdes, un dans un élevage multi-espèces), deux dans le cadre de dépistage avant mouvement de lots de sortie de zone (un sur palmipèdes, un sur galliformes), et un dans le cadre de la surveillance en zone de protection (sur des palmipèdes).
Tableau 2 : Répartition des foyers découverts en élevages domestiques et attribués à l'IAHP H5N8 selon leur contexte de découverte et l'espèce concernée
Galliformes | Multi-espèces | Palmipèdes | Total | |
Surveillance évènementielle | 6 | 6 | 44 | 56 |
Enquête épidémiologique | 15 | 15 | ||
Dépistage avant mouvement d'un lot en sortie de zone | 1 | 5 | 6 | |
Surveillance en zone de protection | 1 | 4 | 5 | |
Total | 8 | 6 | 68 | 82 |
Cas dans l'avifaune
Le cas détecté dans l'avifaune captive concernait des appelants canards siffleurs et chipeau détenus dans le Pas-de-Calais (Figure 1). Les cinq cas détectés dans l'avifaune libre concernaient : deux goélands en Haute-Savoie (dans deux communes différentes correspondant à deux cas notifiés), quatre tourterelles turques et une pie dans le Tarn, et deux canards siffleurs dans la Manche.
Bilan des foyers IAFP en élevage domestique
Les 22 foyers d'IAFP ont tous été détectés en élevage de palmipèdes à l'exception d'un, détecté en élevage de galliformes. Ils ont été détectés dans le cadre des dépistages sur des lots d'animaux avant sortie de zone (n=14), d'enquêtes épidémiologiques (n=7), ou de surveillance en zone de protection (n=1).
Surveillance événementielle conduite dans les élevages de volailles
Entre le 26/11/2016 et le 03/01/2017, 110 suspicions cliniques d’IA ont été reportées chez des oiseaux domestiques en France (Tableau 3) : 58 dans des élevages de palmipèdes, 21 dans des élevages de galliformes, 5 dans des exploitations possédant galliformes et palmipèdes et 26 dans des basses-cours ou chez des particuliers possédant des oiseaux d’ornement. Les suspicions ont émané de 29 départements, 77 des alertes (74 %) provenant des 7 départements comptabilisant déjà au moins un cas d’IA HP en élevage. Le nombre de suspicions se maintient au-dessus de 20 signalements par semaine depuis mi-décembre 2016 (Figure 2).
Figure 2: Variations hebdomadaires du nombre de suspicions cliniques en élevage
Le taux de confirmation des suspicions cliniques atteint 60 % (58/97 cas analysés), les confirmations étant plus fréquentes dans les élevages détenant des palmipèdes (45/50 = 90 %). Les taux de confirmation dans les élevages de galliformes et les basses-cours s’établissent à 21 et 18 %. La surveillance événementielle a permis de détecter 58 foyers d’IA, tous HP, dont 56 foyers d’IA H5N8 HP et 2 foyers d’IA H5 HP pour lesquels le type de neuraminidase n’a pas pu être déterminé.
Tableau 3 : Nombre de suspicions cliniques confirmées, infirmées ou en cours d’investigation par type de production entre le 26/11/2016 et le 03/01/2017 à 18h00
confirmée HP | infirmée | Total | en cours | Total | |
élevages de palmipèdes | 45 | 5 | 50 | 8 | 58 |
élevages de palmipèdes et galliformes | 5 | 5 | 5 | ||
élevages de galliformes | 4 | 15 | 19 | 2 | 21 |
oiseaux d'ornement | 1 | 1 | 1 | ||
basses-cours | 4 | 18 | 22 | 3 | 25 |
Total | 58 | 39 | 97 | 13 | 110 |