Deux cas de fièvre West Nile chez les équidés dans le gard et en haute-corse
Pour la Plateforme (par ordre alphabétique) : Anne Bronner (DGAl), Didier Calavas (Anses), Julien Cauchard (Anses), Stéphanie Desvaux (ONCFS), Marie Grand-Collot (DGAl), Pascal Hendrikx (Anses),)
Pour le LNR West-Nile : Cécile Beck (Anses), Stéphan Zientara (Anses)
Auteur correspondant : didier.calavas@anses.fr
Sources : DGAL le 07/09/2018, ADNS au 07/09/2018, ECDC au 07/09/2018
Deux cas de fièvre West Nile (FWN) ont été confirmés sur des équidés par le LNR le 7 septembre 2018, suite à suspicion clinique, dans le Gard – sur la commune du Cailar - et en Haute Corse – sur la commune de Lucianna. Les animaux n'avaient pas bougé de leur exploitation au cours du dernier (pour le Gard) ou des trois (pour la Corse) derniers mois, ils sont donc considérés comme des cas autochtones et soulignent l'existence d'une circulation virale dans leur zone d'implantation.
Ces deux cas équins, la localisation et le nombre des cas de FWN détectés en France en 2018 chez l’Homme (Encadré) suggèrent une large zone de diffusion de l’agent infectieux en 2018. Il est à noter par ailleurs qu’il s’agit du premier cas de FWN détecté en Corse, sachant que la présence du virus était détectée depuis plusieurs années en Sardaigne (Note Plateforme ESA du 05/09/2016).
Le cheval de Haute Corse présentait des signes neurologiques (ataxie, raideur, parésie, refus de se relever, tremblements, hyperthermie, tachycardie) et a été euthanasié. Le cheval dans le Gard est, lui, en cours de rémission.
Pour rappel, la surveillance a été renforcée chez les équidés et dans l’avifaune dans les départements 04, 05, 06, 07, 11, 13, 2A, 2B, 26, 30, 34, 38, 66, 73, 83 et 84, afin de contribuer côté santé animale à évaluer la situation sanitaire en complément de la surveillance mise en place en santé humaine (cf. encadré) :
- dans l'avifaune : même si les oiseaux sont le plus fréquemment porteurs asymptomatiques, la surveillance des oiseaux trouvés morts a été renforcée, début août, au travers du réseau Sagir. En complément, l'ONCFS a récemment mobilisé les services de voiries et autoroutes dans les départements des Alpes-Maritimes et du Var afin d’augmenter les chances de collecter des oiseaux morts (corvidés notamment) pour analyse WN systématique.
- chez les équidés : la vigilance de l'ensemble des vétérinaires sanitaires vis à vis des signes cliniques de la fièvre West Nile des départements visés a été renforcée par les DDecPP. En complément, le Respe a diffusé un message à son réseau de vétérinaires également dans ce sens. Par ailleurs, dans le cadre du syndrome « piro-like » suivi par le Respe, un dépistage sérologique vis à vis de West Nile des sérums reçus pour ces seize départements au cours des deux derniers mois et pour lesquels les autres causes ont été écartées sera réalisé.
Encadré : Fièvre West-Nile chez l’Homme en France et en Europe en 2018
En France, au 10 septembre 2018, onze cas humains, probables et confirmés, avaient été déclarés par les autorités sanitaires. dix de ces onze cas habitent dans une zone située entre Nice et Le Cannet ; le dernier cas habitait au Sud d’Avignon et avait fait un séjour d’une journée près de l’étang de Thau, proche de la Camargue, zone historique des cas de FWN en France. A noter qu’un des cas a été découvert à l’occasion d’une transplantation d’organes (le patient était décédé suite à un accident de moto et n’avait pas présenté de symptômes évocateurs), ce qui indique que l’incidence de l’infection est plus élevée que ne l’estime la surveillance événementielle. Enfin, un des patients présentait une forme neurologique de FWN, ce qui n’avait jamais été observé en France jusqu’ici. En 2018, les cas humains de FWN ont été précoces et nombreux par rapport aux années précédentes. Un tel nombre n'avait jamais été vu en France. Figure. Cas humains de fièvre West Nile rapportés par l’ECDC au 06/09/2018 pour la saison 2018 |