Epidémiosurveillance en santé animale

Campagne de prophylaxie 2017-2018 contre la tuberculose bovine : intensification du recours à l’intradermo-tuberculination comparative

Fabrice Chevalier1, Lisa Cavalerie 1, Anne Bronner1*
Auteur correspondant : fabrice.chevalier@agriculture.gouv.fr

Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, Direction générale de l'Alimentation, Bureau de la santé animale, Paris, France
* Membre de l’équipe de coordination de la Plateforme ESA

Entre janvier et septembre 2017, 84 foyers de tuberculose ont été détectés sur le territoire national, dont 86 % en région Nouvelle-Aquitaine (Figure 1). Malgré de nombreuses années de lutte et une surveillance accrue, les zones infectées de cette région ont tendance à s’agrandir et le nombre de foyers à augmenter.

La persistance de la maladie dans ces zones fragilise le maintien du statut indemne de la France et compromet l'éradication de la tuberculose, qui restent les objectifs prioritaires réaffirmés plusieurs fois en Cnopsav dont dernièrement, le 12 octobre 2017.

Figure 1. Carte des foyers bovins déclarés infectés de tuberculose

Figure 1. Carte des foyers bovins déclarés infectés de tuberculose entre le 1er janvier et le 14 septembre 2017

 L'amélioration de la situation sanitaire du territoire passe à la fois par un renforcement de la surveillance et des mesures de biosécurité. Le plan d'action national de lutte contre la tuberculose bovine est ainsi en cours de révision pour la période 2017-2022.

 S'agissant de la surveillance, les échanges avec les acteurs de terrain ont mis en évidence des difficultés à réaliser les intra-dermotuberculinations conformément à la note de service DGAL/SDSPA/ 2015-803 concernant les dispositions techniques relatives au dépistage de la tuberculose bovine sur les animaux vivants. 

Un indicateur révélateur de cette mauvaise qualité de surveillance est le taux d'intra-dermotuberculinations simples (IDS) non négatives, de l'ordre de 0,4 %, soit une proportion très nettement inférieure à la proportion attendue avec cette méthode très sensible, mais à la spécificité imparfaite.

 L'intra-dermotuberculination comparative (IDC) présente quant à elle le double avantage d’augmenter la sensibilité (en s’appuyant sur la mesure au cutimètre), sans trop dégrader la spécificité (l'IDC étant plus spécifique que l'IDS à conditions de réalisation équivalentes).

 C'est ainsi que dans les zones où l'IDS a été abandonnée au profit de l'IDC, la proportion de déclarations de résultats non négatifs a été doublée. Ce constat a été fait dans d'autres régions françaises (Ardennes, Côte-d'Or) où l'IDC a contribué à faire diminuer très nettement l'incidence dans les zones infectées.

 Le recours à l’DC a été rendu obligatoire pour tous les bovins âgés de plus de 24 mois des cheptels soumis à prophylaxie dans le département de la Dordogne, ainsi que pour les autres départements de Nouvelle Aquitaine et pour la région Occitanie, pour les cheptels classés à risque ou situés dans les zones à risque définies au sens de l’arrêté ministeriel du 7 décembre 2016.

 Afin de diffuser les bonnes pratiques de mise en oeuvre de cette pratique exigeante, le ministère de l’Agriculture et de l'Alimentation à réalisé deux vidéos destinées aux eleveurs et aux vétérinaires :

Ces deux vidéos sont complètées par une plaquette d’information (ici) sur les modalités de mise en oeuvre de l’IDC, destinée à être diffusée largement.

 

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